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Les romarins

Les romarins

Un peu de botanique

Le romarin (Rosmarinus officinalis) est un arbrisseau de la famille des lamiacées; tout comme les menthes, basilics, sauges, origans et quantité d’autres genres odorants. Originaire du pourtour méditerranéen, en particulier sur sol calcaire dans les guarrigues. Il peut parfaitement être cultivé dans les jardins mais affectionne les endroits secs et chauds; il est rapidement limité en altitude. En effet, dans notre région du pied du Jura; sa limite viable est d’environ 600m. d’altitude au maximum. Il peut néanmoins y avoir des exceptions dues à des microclimats particuliers.  Situé dans un sol bien drainant, exposé au soleil et à l’abri de la bise (vent du nour-est), le romarin peut parfaitement survivre au-dessus de 600m. Par contre, il peut être mis en danger même à une altitude inférieure s’il est planté dans un sol ou les remontées d’eau peuvent se faire ou dans un sol mal aéré ou encore très exposé à la bise.

Le romarin peut facilement atteindre 1.50m de hauteur s’il est appuyé à une façade ou contre un mur bien exposé. La floraison se produit -selon les variétés- de janvier à octobre mais jamais pas en continu. Cela dépend du climat, du moment de la taille et … de l’âge du capitaine! Les couleurs de floraison sont assez variées pour un oeil exercé; cela va du blanc pur au bleu foncé en passant par le rose et toutes les nuances de bleu. Les formes aussi sont variées; du pyramidal au rampant, tous ont leur charme propre. Ses feuilles coriaces aussi se différencient par leur largeur (de très fines à relativement larges), leur couleur peut varier du vert sombre au gris-vert avec toujours la face inférieure de couleur blanchâtre.

Un romarin d’une autre espèce, Rosmarinus eriocalyx (R.eriocalyx subsp eriocalyx) est proposé chez les pépiniéristes collectionneurs. Son feuillage est grisâtre, légèrement tomenteux et est très odorant. Probablement un peu plus délicat au froid, il est originaire d’Algérie, du Maroc et du sud de l’Espagne.

Le romarin officinal est connu pour ses nombreuses vertus thérapeutiques et condimentaires. En phytothérapie, le romarin est réputé pour activer et faciliter les fonctions digestives. Considéré comme cholagogue, antispasmodique, antidépresseur entre autres. Son utilisation en parfumerie est ancienne et l’essence est obtenue par la distillation des sommités fleuries.

Il contient les huiles essentielles suivantes: bornéol, camphène, camphre, cinéol (eucalyptol) et pinène. Selon les diverses variétés présentées ci-après, certaines contiennent plus d’uiles essentielles que d’autres; ce qui les rend +/- utiles pour les différentes applications culinaires, aromatqiues ou thérapeutiques.

Quelques 70 variétés sont en collection au jardin et presques toutes sont en vente chez nous ou sur les fêtes aux plantes auquelles nous participons.

Une petite sélection du Jardin des Senteurs

Les romarins les meilleurs en couvre-sol:

  • Rosmarinus officinalis ‘Baie de Douarnenez’
  • Rosmarinus officinalis ‘Boule’
  • Rosmarinus officinalis var repens

Les romarins les plus aromatiques:

  • Rosmarinus officinalis ‘Tuscan Blue’

Les romarins les plus vigoureux:

  • Rosmarinus officinalis ‘Gorizia’
  • Rosmarinus officinalis ‘Miss Jessop’s Upright’
  • Rosmarinus officinalis ‘Tarentinus’
  • Rosmarinus officinalis ‘Tuscan Blue’

Le plus résistant au froid, mais sans miracle!

  • Rosmarinus officinalis ‘Arp’

Les romarins par couleurs de floraison:

  • blanc pur
  • Rosmarinus officinalis ‘Alba’ ou R. officinalis var albiflorus
    rose
  • Rosmarinus officinalis ‘Majorcan Pink’
  • Rosmarinus officinalis ‘Roseus’
  • Rosmarinus officinalis ‘Vicomte de Noailles’
    bleu clair
  • Rosmarinus officinalis ‘Boule
  • Rosmarinus officinalis ‘Gorizia’
  • Rosmarinus officinalis ‘Miss Jessop’s Upright’
  • Rosmarinus officinalis ‘Sissinghurst’
  • Rosmarinus officinalis ‘Tuscan Blue’
  • Rosmarinus officinalis var repens bleu vif
  • Rosmarinus officinalis ‘Baie de Douarnenez’
    bleu foncé
  • Rosmarinus officinalis ‘Corsican Blue’

Les menthes

Les menthes

Juste un peu de botanique …

Les menthes appartiennent au genre Mentha qui comprend plusieurs espèces. Elles font partie de la grande famille des lamiacées; tout comme les basilics, sauges, romarins, sariettes, origans et marjolaines, agastaches et beaucoup d’autres plantes aromatiques. Certaines plantes surnommées « menthe » n’en sont tout simplement pas comme la menthe-coq (Tanacetum balsamita, une astéracée comme la marguerite!) dont elle n’a que l’odeur ou certaines menthes dites de montagne (Pycnanthemum d’Amérique du Nord ou la Calamintha grandiflora) ou encore certains Micromeria que l’on trouve des Iles Canaries jusqu’en Chine. Certaines Monarda, originaires d’Amérique du Nord faisant elles aussi partie de la grande famille des labiées se déguisent en menthe. La menthe à chat Nepeta cataria, proche parente des menthes est un puissant aphrodisiaque pour certains chats (son odeur rappelle les phéromones félines). Elles seraient frivoles, même un peu libertines! Figurez-vous que seules 8 véritables espèces sont recensées en Europe alors que les hybrides se comptent par centaines … Ce constat vaut pour la planète entière; en effet, pour 25 à 40 espèces reconnues, il existerait plus de 1200 hybrides!

Ce genre est un véritable casse-tête pour les botanistes car en plus des hybridations multiples, s’ajoute un grand polymorphisme au sein de chaque espèce.

… et de mythologie

On raconte que Hadès (Pluton chez les romains), dieu des Enfers n’était pas à un vice près. Il aimait parcourir la campagne à la recherche d’amourettes. Lorsqu’il vit la nymphe Mintha pour le première fois, il eut un coup de foudre. Normal pour le dieu des Enfers! Malheureusement pour la nymphette, Perséphone, la légitime d’Hadès apprit rapidement les frasques de son époux et pour se venger; elle ne trouva rien de mieux que de tuer la jeune maîtresse. Hadès rongé par le chagrin, transforma Mintha en plante, en plante ordinaire mais avec un parfum de nymphe; continuant par cela à titiller les sens des hommes, tous sexes confondus! L’histoire aurait pu s’arrêter là, mais non. Déméter, la belle-mère, n’appréciant pas que sa fille soit trompée rendit Mintha stérile, condamnant ainsi la plante à se reproduire par ses longues tiges rameuses. Quand on connait le nombre d’hybridations qui ont lieu dans le genre Mentha, on se rend vite compte que Déméter n’a pas réussi son coup!

Quelques menthes

  • Mentha aquatica (M.hirsuta), menthe aquatique ou menthe rouge à feuilles vertes, brillantes, lisses d’odeur très agréable; peut-être la plus parfumée des espèces indigènes mais assez rare. Se trouve en zones humides; n’aime pas les sols calcaires, jusqu’à 1700m. Europe, Asie occidentale, Afriuqe septentrionale, Afr.australe, Amérique …
  • Mentha arvensis , menthe des champs ou menthe sauvage. Feuillage velu à odeur forte et agréable, bout des tiges feuillé. Fréquente les prairies humides et grimpe jusqu’à 1500m. Europe sauf les plaines méditerranéennes, Europe occidentale, Scandinavie, Asie occidentale et boréale.
  • Mentha asiatica
  • Mentha australis
  • Mentha canadensis
  • Mentha cervina (Preslia cervina), la preslie des cerf, cette menthe surprend par son allure de sariette. Son odeur forte et pénétrante ne laisse aucun doute sur son identité. Typiquement méditerranéenne, zones humides du pourtour méditerranéen.
  • Mentha cervina ‘Alba’ (Preslia cervina), la même mais en blanc
  • Mentha cunninghamii
  • Mentha dahurica
  • Mentha diamenica
  • Mentha gattefossei
  • Mentha grandiflora
  • Mentha haplocalyx
  • Mentha japonica
  • Mentha kopetdaghensis
  • Mentha laxiflora
  • Mentha longifolia (M.silvestris), menthe à longues feuilles; jusqu’à 1.20m, son odeur est forte et ses feuilles elliptiques sans pétioles lui ont valu son nom, recouvertes d’un dense duvet de poils, elles sont d’un gris-vert laineux et franchement blanchâtre sur le dessous. Odeur prononcée et agréable, utilisée en cuisine et pharmacopée. Vit en lieux frais et humides en Europe, Asie occidentale jusqu’en Inde, Afrique septentrionale et australe jusqu’à 1900m.
  • Mentha micrantha
  • Mentha pulegium, menthe pouliot ou pouillot, herbe de St-Laurent. Espèce  basse, 40cm maximum, petites feuilles peu velues. Confusion possible avec M.arvensis mais s’en distingue avec son port plus étalé. Europe, Asie occidentale, Afrique septentrionale et Amérique; rarement au-dessus de 500m.
  • Mentha requienii, menthe corse, menthe mousse. Si petite qu’il faut une loupe pour l’observer. Elle forme de petits coussinets à très forte odeur de menthe. Elle ne tient malheureusement pas assurémment l’hiver dans nos contrées du pied du Jura. Elle est spontanée en Italie, Corse, Sardaigne, Portugal.
  • Mentha rotundifolia (M.suaveolens, M.insularis), menthe à feuilles rondes. Une habituée des prairies fraiches, ses tiges et ses feuilles sont couvertes d’un duvet de poils. Odeur forte mais peu agréable, une confusion est possible avec M.spicata dont elle se distingue par l’odeur et des poils fourchus sur la face inférieure des feuilles. Europe, Afrique septentrionale.
  • Mentha satureioides
  • Mentha spicata (M.viridis, M.crispa, M.crispata, M.silvestris), la menthe verte. Odeur très agréable; originaire des montagnes, elle a conquis la plaine entière; grandes feuilles vertes, dentées et lisses. Une des plus cultivée. Spontanée dans nos montagnes en lieux humides, Europe centrale, Algérie, Canaries, …
  • Mentha spicata ‘Crispa’, la menthe crispée est souvent considérée comme une espèce, mais c’est bien une menthe verte et crispée, aux feuilles à demi renfermées
  • Mentha spicata ‘Nanah, la menthe marocaine typique et de référence. Feuilles gaufrées d’un beau vert vif; elle est originaire …   du Liban !
  • Mentha spicata ‘Vintimille’, menthe ‘Vintimille’; son parfum est moins entêtant que sa soeur ‘Nanah’ et elle supporte mieux les grandes chaleurs
  • Mentha x carinthiaca (M.arvensis x M.rotundifolia), feuillage très variable, peu dentées, recouvertes d’un duvet. Présente là o`ses parents habitent!
  • Mentha x gentillis (M.arvensis x M.spicata), la menthe noble. Tiges souvent teintées de rougeâtre, jusqu’à 100cm, feuilles velues allongées. Très répandu dans toute l’Europe occidentale.
  • Mentha x piperita (M.aquatica x M.spicata), la menthe poivrée est une espèce subspontanée échappée des jardins. Odeur franchement piquante et aspect très polymorphe. Les variétés ‘Mitcham’ en font partie. Les var. les plus utilisées en herboristerie: ‘Hongrie’, ‘Milly
  • Mitcham’, ‘Maine-et-Loire’, ‘Mitcham Ribécourt’ et les plus utilisées en distillation: ‘Hongrie’, ‘Mitcham Ribécourt’, ‘Le Chaffau-Digne’, ‘Turin’ et ‘Pessione
  • ‘Mentha x piperita var carinthiaca, larges feuilles parfumées à l’orange, tiges rouges et odeur entêtante
  • Mentha x piperita var citrata, les menthes citronnées et les variétés ‘Bergamotte’ odeur d’agrumes très prononcé, ‘Chartreuse’ subspontanée dans la vallée du même nom, elle y doit son nom pour sa aprticipation à la célèbre liqueur, ‘Basilic’ avec un joli parfum de basilic, ‘Orange’ sont dans ce groupe
  • Mentha x piperita var neploides, une des menthe poivrée les plus douce
  • Mentha x smithiana (M.rubra, M.spicata x M.verticillata), la menthe rouge avec son odeur piquante et très fraiche de sirop à la menthe. Jusqu’à 1.50m, fréquente dans les fossés, talus et friches.
  • Mentha x verticillata (M.arvensis x M.aquatica), menthe verticillée, plus velue et plus robuste que M.arvensis, généralement stérile. Commune là où ses parents existent.
  • Mentha x villosa (M.x rotundifolia; M.rotundifolia x M.longifolia), menthe velue; se distingue de M.rotundifolia par ses feuilles ovales et peu gaufrées, ne dépasse pas 80cm.

    Les menthes sont vivaces. Dès que l’une d’elles s’implante en terre inconnue; elle n’a de cesse de s’étaler et de conquérir ce sol inexploré. La puissance de son appareil végétatif souterrain est une garantie de survie pour ses nombreux hybrides stériles. Elle supporte bien la taille et les prélèvements fréquents, un sol humide et de préférence à mi-ombre.

Pour l’empêcher de conquérir votre jardin par ses rhizomes, il suffit de la planter en bac, seau ou vieilles seilles percés. Une barrière à rhizomes pour bambous fait aussi l’affaire. La menthe ne reste jamais à l’endroit où on l’a planté ! Il faut le savoir, même en pot; plantée au centre on la retrouvera sur les bords, elle cherche à s’échapper.

La menthe est l’une des plantes médicinales les plus célèbre. Elle aurait des vertus digestives, carminatives, antiseptiques, toniques et stimulantes. La plus utilisée en phytothérapie est la menthe poivrée car elle renferme de 44 à 83% de menthol à l’origine de cette fraicheur, plus pauvre en menthol, la menthe verte est plus facilement utilisée en cuisine.

La fameuse menthe dite « marocaine » est à rechercher dans les diverses variétés de menthes vertes ou de menthes à feuilles rondes; car il n’y a pas une  menthe marocaine, mais bien plusieurs selon les régions et les goûts …

Peu attaquée par les parasites, il faut signaler tout de même la rouille et les pucerons. En incorporant à l’eau d’arrosage des purins d’ortie et de consoude, alternativement, on limitera ces phénomènes. A noter aussi qu’associée aux cultures de choux, la menthe poivrée les protège de la piéride.

Sources: « Parfum de Menthe », de Bernard Bertrand, collection Le Compagnon Végétal aux éditions du Terran
Wikipedia

Lavandes & lavandins

Lavandes & lavandins

Un peu d’histoire de cette plante millénaire

Venue sans doute de Perse ou des Canaries, la lavande pousse en Provence depuis des siècles. C’est là sur ces hautes terres qu’on la rencontre, là où le climat favorise la quintessence de ses propriétés. Le mot « lavande » aurait été créé au Moyen Age d’après le verbe latin « lavare ». Pendant la révolution française, il y avait un monastère à Ligières dont tous les moines avaient été chassés. Ils sont allés se réfugier en Angleterre. Ce faisant, ils ont emporté des plants de lavande avec eux et c’est l’origine de la célèbre lavande anglaise.

Lavande ou lavandin, un peu de botanique

Si le néophyte confond et regroupe ces deux espèces sous le terme générique de « lavande », il est cependant nécessaire de bien les différencier au point de vue botanique mais également au plan des marchés et utilisations.

La lavande à feuilles étroites -Lavandula angustifolia (L.officinalis)- a des hampes florales fines et l’épi floral est toujours unique sur la hampe. A l’état sauvage, cette lavande est commune à tout le bassin méditerranéen, mais c’est surtout en Haute-Provence qu’elle trouve son lieu de prédilection. C’est une plante qui aime les sols calcaires et secs; elle pousse à partir de 600m et peut aller jusqu’à une altitude voisine de 1800m. Elle supporte remarquablement bien le froid.

Son système de reproduction est sexué et chaque graine donne un plant, puis une touffe particulière. C’est ce qui explique les différences de taille, de forme d’épis floraux et de couleurs qui peuvent varier du mauve au violet et du blanc au rose. Puisque chaque touffe est typique, des sélections sont faites sur des individus qui conviennent à ce que l’on veut en faire, soit pour la bouquetterie, les rendements en esssences, les couleurs d’épis ou autres et des bouturages sont ensuite effectués sur les sélections intéressantes. Ce procédé permet ainsi d’assurer une uniformité de la culture.

Ses variétés sont multiples et ci-dessous, vous trouverez ainsi que dans notre catalogue, une liste des variétés que l’on trouve sur le marché pour une utilisation purement ornementale. Pour les huiles essentielles, le chois est un peu plus étroit et c’est surtout ‘Maillette’ et ‘Matheronne’ qui sont utilisées actuellement.

La lavande à feuilles larges -Lavandula latifolia- a tout d’abord été baptisée L.spica tout comme la lavande à feuilles étroites (L.angustifolia) par Linné en 1753. Il faudra attendre Bauhin pour avoir une distinction entre ces deux lavandes. L.vera deviendra ensuite L.angustifolia et L.spica deviendra L.latifolia.

Le lavandin -Lavandula x intermedia- est né de l’hybridation naturelle entre la lavande vraie Lavandula angustifolia et la lavande spic ou aspic Lavandula latifolia. On le trouve naturellement aux zones de contact des deux espèces parentales, c’est-à-dire entre 400 et 600 mètres. Les « lavandes bâtardes » citées par les anciens étaient déjà ces fameux lavandins. Sa reproduction se fait par bouturage et ses carctéristiques sont intermédiaires à ses deux parents.

  • épillets secondaires moins piquants que chez L.latifolia mais plus que chez L.angustifolia qui n’en possède jamais
  • essence moin forte que L.latifolia à forte teneur en camphre, et moins fine L.angustifolia qui ne contient pas de camphre.
  • du fait du croisement, vigueur supérieure des touffes ainsi qu’en épaisseur et longueur des hampes florales, système radiculaire étendu donnant une grande résistance à la sécheresse.
  • rendement en essence élevé pouvant aller de 3 à 10 fois celui obtenu avec L.angustifolia !

Actuellement, plusieurs variétés de lavandins sont cultivés: ‘Abrial’, ‘Grosso’, ‘Super’ et ‘Sumian’.

Quelques autres espèces:

  • Lavandula abrotanoides, originaire des Canaries
  • Lavandula angustifolia (L.spica par confusion, L.officinalis, L.vera),
  • lavande à flles étroites, lavande officinale, lavande vraie, lavande femelle
  • Lavandula angustifolia subsp pyrenaica,
  • Lavandula angustifolia var. delphinensis, possède des rameaux plus grêles que l’espèce, flles plus foncées, parfum moins fin
  • Lavandula angustifolia var. fragrans, rameaux courts et rigides, flles plus grandes et plates, hampes florales flexueuses et parfum discret
  • Lavandula antinea, orig. du Sahara, connu dès 1929
  • Lavandula aristibracteata, orig. d’Arabie, connu dès 1985
  • Lavandula atriplicifolia, orig. du sud de l’Arabie, Egypte et Ethiopie, connu dès 1848; ses fleurs sont jaunes et ses feuilles entières et lobées
  • Lavandula bipinnata, orig. du centre et sud de l’Inde, connu dès 1891
  • Lavandula brevidens, orig. du bassin méditerranéen, Afrique du Nord, Iles du Cap Vert et Madère, connu dès 1929
  • Lavandula buchii, orig. du bassin méditerranéen, Afrique du Nord, Iles du Cap Vert et Madère, connu dès 1848
  • Lavandula canariensis (L.abrotanoides, L.stoechas abrotanoides, L.multifida subsp canariensis), lavande canarienne, orig. des Iles Canaries, connu dès 1768
  • Lavandula citriodora, originaire d’Arabie dès 1985
  • Lavandula coronopifolia (L.stricta), orig. du bassin méditerranéen, Afrique du Nord, Iles du Cap Vert et Madère, connu dès 1813
  • Lavandula dentata (L.stoechas dentata, L.santolinaefolia, L.stoechas secunda), lavande dentée, lavande anglaise, orig. « Angleterre », Espagne et Maghreb, Iles atlantiques, connu dès 1753
  • Lavandula dhofarensis, orig. de Dhofar, connu dès 1985
  • Lavandula foliosa, orig. du bassin méditerranéen, Afrique du Nord, Iles du Cap Vert et Madère, connu dès 1888
  • Lavandula galgalloensis, orig. d’Arabie, connu dès 1985
  • Lavandula gibsonii, orig. du centre et sud de l’Inde, connu dès 1839
  • Lavandula hasikensis, orig. d’Oman et Dhofar, connu dès 1848; ses épis sont très courts et ses feuilles ressemblent à des feuilles de chêne
  • Lavandula lanata (L.spica var. tomentosa), lavande laineuse connue dès 1838
  • Lavandula latifolia (L.spica), lavande aspic, lavande mâle, « Aspic » connue dès 1787
  • Lavandula macra, orig. d’Arabie, Socotra et Somalie, connu dès 1894
  • Lavandula mairei, orig. du bassin méditerranéen, Afrique du Nord, Iles du Cap Vert et Madère, connu dès 1927
  • Lavandula maroccana, orig. du bassin méditerranéen, Afrique du Nord, connu dès 1922
  • Lavandula minutolii, orig. du bassin méditerranéen, Afrique du Nord, Iles du Cap Vert et Madère, connu dès 1860
  • Lavandula multifida (L.pinnatifida), orig. Espagnes et Baléares, connu dès 1753
  • Lavandula nimmoi, orig. d’Arabie, Socotra et Somalie, connu dès 1848
  • Lavandula pedunculata (L.stoechas subsp pedunculata), lavande papillon, orig. du bassin méditerranéen, Asie mineure, Afrique du Nord et Iles atlantiques, sols acides, silicieux ou argilo-calcaire et auvres, connu dès 1802
  • Lavandula pinnata (L.pinnatifida), lavande pennée, orig. des Canaries et de Madère, connu dès 1780
  • Lavandula pubescens, orig. du bassin méditerranéen, Afrique du Nord, Iles du Cap Vert et Madère, connu dès 1834
  • Lavandula pyrenaica, originaire des Pyrénées
  • Lavandula rotundifolia (L.apiifolia, L.stoechas rotundifolia), lavande à feuilles rondes, orig. des Iles du Cap Vert et Madère, connu dès 1860
  • Lavandula setifera, orig. d’Arabie, Socotra et Somalie, connu dès 1860
  • Lavandula somaliensis, originaire de Somalie, connu dès 1937
  • Lavandula stoechas (L.officinarum, L.stoechas arabica), lavande à toupet, lavande maritime, lavande des Maures, orig. du bassin méditerranéen, Asie mineure, Afrique du Nord et Iles atlantiques en sols acides et schistes, connu dès 1753
  • Lavandula stoechas subsp leucantha (L.stoechas forma leucantha), sols acides et schistes
  • Lavandula subnuda, orig. d’Arabie, Socotra et Somalie, connu dès 1848
  • Lavandula tenuisecta, orig. du bassin méditerranéen, Afrique du Nord, Iles du Cap Vert et Madère, connu dès 1875-78
  • Lavandula viridis (L.stoechas subsp viridis), orig. du bassin méditerranéen, Asie mineure, Afrique du Nord et Iles atlantiques, sols acides et schistes, connu dès 1788
  • Lavandula x allardii (L.dentata x L.latifolia), connu dès 1890
  • Lavandula x heterophylla (L.dentata x L.angustifolia)

Les lavandes par variétés:

  • lavandes :
  • ‘Bleu Velours Charles’ ou ‘Bleu Velours Paul’ ont des calices violines, veloutés, corolle mauve pour la première et bleue pour la seconde
  • ‘Delphine’, calice mauve clair velouté port compact
  • ‘Edith’, rose foncé, port compact
  • ‘Flocon’ (‘Edelweiss’), blanche au port compact
  • ‘Hidcote’ (‘Hidcote Blue’), bleu foncé au feuillage gris-argent, compact et touffu, 55cm
  • ‘Jardin des lavandes’ calice bleu marine et corolle mauve, longues tiges
  • ‘Luberon’, mauve lumineux à fragrance légère, feuillage gris-cendré, fournis et parfumé
  • ‘Lumière des Alpes’, calice violine et corolle mauve, tiges très longues et feuillage vert-cendré
  • ‘Mélancolie’ (L.angustifolia argentea), lavande grise, fleurs gris-mauve au feuillage vert-cendré, compact
  • ‘Munstead’ (‘M.Dwarf’, ‘M.Blue’), infolrescences épaisses et mauves claires, feuillage gris-vert, 35-45cm
  • ‘Nana alba’ (‘M.Dwarf White’), fleurs blanches, feuillage gris vert-cendré, nain et compact, 30cm
  • ‘Nana compacta’, fleurs mauves, feuillage gris, 50cm
  • ‘Rêve de Jean-Claude’ (‘Rêve’), fleurs mauves, très parfumées, feuillage gris-cendré, très fournis, 60cm
  • ‘Twickel Purple’, mauve foncé, précoce et unifère, feuillage vert-cendré, 45cm
  • ‘Manon des lavandes’, rose au feuillage vert-cendré, port compact
  • rosea ‘Fanny’, rose, port compact, touffu

Les géranium odorants

Les géranium odorants

Qu’est-ce que les géranium odorants et d’où viennent-ils ?

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Il y a environ 250 ans, les Pelargonium sauvages ont été découverts en Afrique du Sud et apportés en Angleterre.
Les Pelargonium sauvages peuvent supporter de longues périodes de sécheresse. Une partie des Pelargonium ainsi importée est odorante l’autre partie de ces Pelargonium botaniques ne l’est pas ou très peu. Nos géranium de balcons proviennent – après de multiples croisements ou hybridations – de ces espèces botaniques.
Une partie de ces Pelargonium sauvages ont aussi des feuilles odorantes, et c’est aussi après quelques hybridations que certains geranium odorants – tels que nous vous les présentons – se sont développés.
Les variétés cultivées (cv) portent généralement des noms anglais parce qu’attribués par les Anglais; par exemple ‘Grey Lady Plymouth’ aux senteurs de rose, ‘Torento Ginger’ aux senteurs de citron et de gingembre, ‘Prince of Orange’ à la mandarine ou encore ‘Chocolate Peppermint’ à l’odeur d’un certain chocolat fourré à la menthe ! Certains Pelargonium botaniques sont si beaux et odorants qu’ils n’ont même pas été modifiés ou croisés, par exemple: Pelargonium tomentosum à la menthe, Pelargonium capitatum utilisé en parfumerie pour ses senteurs de rose, etc. En résumé, les plantes modifiées (hybridées) portent un nom anglais et les espèces botaniques leur nom latin.

L’odeur des feuilles

Une chose fascinante avec les géranium odorants est l’odeur de leurs feuilles. Par un léger toucher, par fort ensoleillement ou légère pluie, ils répandent leur odeurs et les senteurs qui s’en dégagent – pour le citron par exemple – ont la particularité d’éloigner les moustiques ; mais aussi de parfumer les chambres par simple frôlement qui suffit souvent à faire ressortir des parfums de roses, d’orange, de menthe ou de citron.
La plante préférée du compositeur J.-S. Bach était le Pelargonium odoratissimum aux senteurs de pomme vertes.

Formes et couleurs des feuilles

Même sans odeurs, les feuilles nous surprennent par leur diversité de formes et de couleurs. Il y a des feuillages filiformes Pelargonium filicifolium aux senteurs de « bouc », de petites feuilles veloutées et rondes, des feuilles poilues, satinées et vert émeraude, des feuilles panachées, vert clair, rêches avec bords dentelés, de très grandes feuilles comme un calice et de petites feuilles ondulées.

Les fleurs

En général, les géranium odorants n’ont pas de grandes fleurs mais il serait faux d’assurer qu’ils n’ont aucune valeur décorative. Les espèces à petites fleurs se couvrent souvent d’une très grande quantité de petites fleurs, et les cv (cultivar) à grandes fleurs, sont de loin souvent difficile à différencier des géranium habituels de nos balcons.

Taille et soins des géranium odorants

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Pelargonium botaniques et hybrides sont des plantes très robustes et ont une longue vie devant eux, à l’inverse des géranium de nos balcons qui sont plus délicats au passage de l’hiver. Les maladies sont presque inconnues des géranium odorants et certains spécimens peuvent vivre plusieurs dizaines d’années. Avec les soins appropriés, la plante devient plus belle et plus grande d’année en année. Si l’on possède un jardin d’hiver, quelques espèces peuvent grandir jusqu’à près de 2 m. comme par exemple: Pelargonium papillionaceum ou Pelargonium cuculatum. Si la place disponible interdit d’avoir des plantes aussi grandes, on peut les tailler généreusement mais seulement à « la bonne saison » !

Il ne faut pas tailler les géranium odorants au printemps, contrairement au géranium habituel. La taille intervient au début de septembre afin qu’il puisse fleurir encore une fois avant la mauvaise saison, puis on les rentre au plus tard en octobre, avant les premières gelées (qu’ils ne supportent pas). Un hivernage dans un jardin d’hiver frais et clair reste la meilleure solution, mais on peut aussi les hiverner près d’une fenêtre de corridor ou dans la chambre à coucher qui ne sont, en principe pas des endroits surchauffés; dans la cave seulement s’il y a assez de lumière et si elle n’est pas chauffée. La bonne température d’hivernage est pour des plantes adultes de 5° à 12°C, pour les jeunes plantes entre 12° et 20°C. Pendant ce temps de repos, on les arrose peu; mieux vaut une feuille jaune que trop d’humidité qui ferait périr la plante. Pas d’engrais de septembre au printemps; à partir de mars la plante peut se trouver à des places plus chaudes et recevoir de la nourriture sous forme d’engrais; les fleurs apparaissent ensuite dès le mois de mai et certaines fleurissent sans arrêt jusqu’en octobre.

Emploi des géranium odorants

geranium-odorant-3Pour parfumer une chambre, un bureau (afin d e couvrir certaines odeurs), ces plantes éloignent les moustiques et peuvent rendre service devant les fenêtre de chambres à coucher ainsi que sur les balcons et terrasses où ils nous réjouissent de leurs senteurs merveilleuses.

Parce que leurs feuilles sont comestibles, certaines espèces et cultivars peuvent être utilisés comme plantes aromatiques et/ou décoratives dans certains plats ou mets – voir nos idées de recettes. Séchées, les feuilles sont une partie indispensable dans les pots-pourris odorants, mais on peut aussi en faire des coussins odorants ou les utiliser en cosmétique.

Les fraisiers

Les fraisiers, disponibles de suite

Télécharger le catalogue des fraisiers 2020

Un peu de botanique et d’histoire des fraisiers

De la famille des rosacées, comme les pommiers, pruniers, cerisiers ainsi que les rosiers … le fraisier affiche quelques curiosités … A côté des arbrisseaux et arbustes du nombre des rosacées, le fraisier est une plante vivace tendant à se lignifier et hésitant entre ciel et terre. Ses fleurs présentant une corolle à cinq pétales blancs ou rosés et un calice à cinq sépales le lie irrémédiablement à la famille des rosacées.

Après sa fécondation, les pétales et étamines tombent, une partie du réceptacle (partie portant toutes les partie de la fleur) gonfle et devient charnu. C’est la fraise, mais pas le fruit! … car en effet, les fruits sont les akènes disposés sur la fraise; fraise que l’on prend faussement pour un fruit!

La fraise n’est donc pas un fruit … ni d’un point de vue botanique, ni d’un point de vue cultural; le fraisier est cultivé depuis la fin du Moyen Age comme un légume, hé oui!

Ni les grecs ni les romains ne cultivèrent le fraisier même si ces derniers les utilisaient en masques de beauté. Les fraisiers (car il faut tout de même savoir qu’il en existe maintenant plus de 600 variétés!) sont cultivés couramment dès le XVI ème siècle dans le nord de la France; un peu plus tôt dans le Midi et en Angleterre.

Dès le XVI siècle donc, des fraisiers canadiens arrivent en France sur les bateaux de Jacques Cartier. A partir de 1629, le fraisier de Virginie – Fragaria virginiana- arrive dans les jardins anglais. Ces fraisiers ont un goût plus musqué et plus fort.

François-Amédée Frézier, de retour en 1714 d’un voyage au Chili, revient avec cinq plants de fraisiers domestiqués par les araucans puis par les espagnols. Il s’agit de Fragaria chiloense dont les grandes fleurs pourtant prometteuses et donnant au Chili des fruits de la grosseur d’une noix se refusèrent le plus souvent à donner des fruits! Attribué ou non à Frézier, le fraisier du Chili est cultivé dès 1750 en Bretagne, mélangé avec des espèces pollinisatrices.

Il existe s’ailleurs un musée de la fraise à Plougastel, en Bretagne que j’ai omis de visiter il y a 3 ans. 

Des hybridations fortuites avec le fraisier de Virginie donneront naissance au fraisier actuel connu sous le nom de fraisier ananas -Fragaria x ananassa- avec ses premiers cultivars ‘Ananas’, ‘Victoria’, ‘Troloppe’ et ‘Rubis’ entre autres, dont la culture est reconnue dès 1762. Les amateurs de fraises doivent donc beaucoup au capitaine Frézier. Mais si son nom passa à la postérité, ce fut grâce au nom de « pomme de terre » que ce Monsieur donna à la patate sud-américaine introduite en Europe dès 1588 par Charles de l’Ecluse, et non pour son travail sur les fraisiers!

… la suite

Antoine Nicolas Duchesne collectionne les fraisiers à Versailles et compose en 1766 les textes et dessins d’une « Histoire naturelle des fraisiers », repris en 1768 par Duhamel de Monceau dans son « Traité des arbres fruitiers ».

 Ci-dessous, une liste de différentes espèces et variétés (celles qui sont en gras sont disponibles dans notre jardinnerie):

  • Fragaria alpina, (F.vesca)
  • Fragaria chiloense, résiste aux maladies, espèce octoploïde du Chili méridional à l’Alaska, Amérique du Sud
  • Fragaria collina, (F.viridis) fraisier vert, breslingue, fraisier-pilon, fraise-marteau, Europe
  • Fragaria efflagellis, fraisier-buisson sans stolons, Europe
  • Fragaria elatior, (F.moschata) ‘Belle de Bordeau’, ‘Belle bordelaise’, ‘Belle de Pessac’
  • Fragaria minor, fraise vineuse, fraisier étoilé, craquelin, vineuse de Châlons, majaufe de Bargemont (Provence), majaufe de Champagne, Europe
  • Fragaria monophylla, fraise de versailles à feuilles simples et obtenue par Duschene à partir d’un semis de F.vesca, Europe
  • Fragaria moschata, fraisier capron, caparronier, fraise-framboise, fraise-abricot, espèce hexaploïde Europe centrale et orientale
  • Fragaria semperflorens, fraisier des 4 saisons, des alpes, de tous les mois, d’Ecosse, Europe
  • Fragaria vesca, fraisier des bois, espèce diploïde, Europe
  • Fragaria vescana, nouvelle espèce décaploïde, hybrides de F. vesca x F. x ananassa, en recherche depuis les années 1980-1990
  • Fragaria virginiana, fraisier de Virginie, résiste à la chaleur et aux sécheresses, espèce octoploïde Amérique septentrionale
  • Fragaria viridis, espèce diploïde et sauvage d’Europe, Caucase, Sibérie décrite dès 1588 en Forêt Noire; petits fruits ovoïdes
  • Fragaria x ananassa, espèce hybrides de F. chiloense x F. virginiana dès 1750 dont dépendent toutes les variétés à gros fruits de nos jardins.

Quelques cultivars:

  • le ‘Gaillon’ (1811) et ‘Gaillon à fruits blancs’ (1818), deux variétés de F. vesca remontants et sans stolons
  • la ‘Marmotte’, obtenue en 1860 par semis d’akènes à Saint-Geniez-d’Olt en Aveyron
  • la ‘France’ obtenue en 1885 par Lapierre
  • la ‘Saint-Joseph’, première variété de fraisier remontant à gros fruits obtenu en 1883 par l’abbé Thivollet

à gros fruits et non remontants:

  • la ‘Vicomtesse Héricart de Thury’ obtenue par M. Graindorge en 1845. Elle sera remplacée par ‘Reine des précoces’
  • la ‘Royal Sovereign’ créé par M.Laxton en Angleterre
  • la ‘Madame Moutot’ obtenue par Charles Moutot en 1906 par un croisement entre ‘Docteur Morère’ x ‘Royal Sovereign’, elle sera aussi nommée ‘Tomate’ ou ‘Chaperon rouge’
  • la ‘Surprises des Halles’ obtenue par M. Guyot en 1929. La première fraise de l’année.
  • la ‘Ville de Paris’, résultat en 1929 d’un croisement entre F.moschata x ‘Princesse Dagmar’ à l’initiative de R. Chapron
  • les ‘Cambridge Favourite’ et ‘Redgauntlet’, mi-hâtives proviennent de recherches anglaises des années 1960 à 1980
  • la ‘Guariguette’, obtention de Georgette Risser de l’INRA dès 1977; production précoce pour climat doux
  • la ‘Elsanta’, en France dès 1984 et provenant des Pays-Bas
  • la ‘Gorella’ provenant des Pays-Bas
  • la ‘Pajaro’, obtention californienne et inscrite en France dès 1984
  • les ‘Darselect’, ‘Darsival’, ‘Darsidor’, ‘Darline’, etc, obtentions des pépinières Darbonne à Milly-la-Forêt
  • la ‘Chandler’, obtention californienne et inscrite en France dès 1987
  • les ‘Addie’ précoce et ‘Cesena’ mi-hâtive proviennent d’obtentions italiennes
  • les ‘Fantastica’ et ‘Delecta’ sont des créations de Delbard
  • les ‘Ciflorette’, ‘Cigaline’, ‘Ciloé’, ‘Cigoulette’ et ‘Cireine’ sont obtenues par le CIREF
  • les ‘Marquise’, ‘Maraline’, ‘Marascore’ sont obtenues par les pépinières Marionnet

à gros fruits et remontants:

  • la ‘Sans Rivale’, obtenue par R.Chapron en 1937 par un croisement entre ‘Général de Castelnau’ x ‘Madame Raymond Poincarré’
  • la ‘Talismann’, obtention anglaise des années 50
  • la ‘Mara des Bois’, résultat d’une quinzaine d’année de recherche de 1980 à 1995 obtenue par la famille Marionnet en Loir-et-Cher. Cette variété fait l’unanimité pour les jardins familiaux
  • la ‘Gento’, obtention allemande, grande classique des jardins
  • la ‘Cirano’ obtention du CIREF en Dordogne en 1992 et en parenté avec ‘Mara des Bois’ croisée avec ‘Muir’

à petits fruits remontants (des quatre saisons):

  • la ‘Belle de Meaux’ à fruits ovoïdes et presque noirs
  • la ‘Gaillon’ et ‘Gaillon à fruits blancs
  • la ‘Gaillon améliorée’ à fruits moyens à gros et plus allongé que ‘Gaillon’
  • la ‘Monstrueuse caennaise’
  • la ‘Baron Solemacher’

par ordre de précocité, des plus hâtives aux tardives disponibles en pots dans nos cultures :

variétés précoces

  • Alba, très précoce, gros fruits rouges clairs et brillants, coniques. vigoureuse et robuste.
  • Asia, très gros fruits fermes, coniques et rouges luisants.
  • Elvira, gros fruits rouges clairs, longue période de cueillette
  • Guariguette, fruits moyens à gros, pointus, saveur très parfumée
  • Lambada, beaux fruits rouges clairs et brillant avec un excellent arôme. Un peu sensible à l’oïdium.
  • Manille, excellente variété française, fruits moyens. robuste.
  • May Queen, ancienne variété anglaise connue dès 1857, fruits écarlates avec une légère acidité.
  • Marianna, gros fruits rouges clairs et coniques. Bonne saveur et odeur extraordinaire, robuste.
  • Petrino, moyennement précoce à fruits moyens, rouges foncés, robuste et excellent arôme.
  • Waedenswil 6, ancienne variété suisse, une des meilleure, fruits foncés avec un goût de fraise des bois.

variétés mi-hâtives

  • Avalon Classic, issu de la célèbre variété Senga Sengana, fruits rouges sombres de saveur très agréable.
  • Berneck 4, gros fruits très aromatiques, rouges clairs.
  • Hansa, variété allemande, fruits rouges foncés au goût d’ananas.
  • Saint-Pierre, fruits moyens, rouges clairs, arôme agréable. Robuste et peu sensible à la pluie.
  • Sibilla, nouvelle variété italienne, vigoureuse et rustique, fruits coniques proches de la Guariguette. Bonnes qualités gustatives.
  • Thutops, gros fruits coniques, rouges foncés. Robuste et longue période de récolte.
  • Thuriga, une des meilleure variété pour la consommation directe, beaux fruits rouges foncés, coniques avec un excellent arôme. Convient aux sols +/- lourds.

variétés tardives

  • Cristina, gros fruits +/- ronds, rouges brillants, savoureux. Vigoureuse et productive.
  • Laetitia, variété très tardive, gros fruits rouges brillants, +/- ronds, vigoureuse au goût savoureux.
  • Madame Moutôt, ancienne variété française à gros fruits, connue dès 1906, n’aime pas les grosses chaleurs.
  • Mieze Schindler, ancienne variété allemande, fruits moyens rouges foncés.
  • Talisman, ancienne variété écossaise connue dès 1955.
  • Thuchampion, très gros fruits fermes et coniques, rouges moyen à foncé. Croissance vigoureuse.

variétés remontantes, qui donnent, donnent et redonnent …

  • Alexandria, sélection de fraise des bois à fruits sensiblement plus gros, ne fait pas de stolons.
  • Immi, gros fruits rouges avec un bel arôme
  • Mara des Bois, fruits de calibres moyens, légèrement allongés au goût exquis de fraise des bois.
  • Weisse Ananas, fruits matures de couleur rose clair au goût de fraise et d’ananas, ancienne variété aussi nommée Blanche du Chili, spécialité de Plougastel (Bretagne).

Conseils de culture:

Le fraisier s’accommode de la plupart des sols à condition qu’ils soient perméables. Le sol idéal est meuble, profond, riche et a un pH s’approchant de 6. L’exposition idéale est au soleil et jusqu’à une altitude de 1000m. à 40cm de distance entre eux.

Le choix des variétés devrait se faire à l’aide d’un spécialiste car en fonction de l’altitude et/ou du lieu, les choix devraient se faire en connaissance des besoins, lieux de culture, saison souhaitée de récolte.

 

Et pour finir ….

… un joli quatrain attribué à Bonnefons en 1587!

‘Au bout de chaque téton

Rougit un petit bouton

Qui paroist sur la mamelle

Comme la fraize nouvelle.’

 

En langage amoureux, « aller aux fraises » est donc sans équivoque; les fraises surprises dans un décolleté profond sont parmi les plus douces à cueillir. D’avril à septembre, la période est belle qui invite à « aller aux fraises », c’est-à-dire à « aller dans les bois en galante compagnie ».

Sources: « la fraise » des chroniques du potager chez Actes Sud

Les eucalyptus

Les eucalyptus

Cette rubrique est le fruit du travail individuel (TPI) de mon  apprentie,
Mademoiselle Sabine Jeanmonod, au terme de son apprentissage
de trois ans comme horticultrice-floricultrice et à ma satisfaction.

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Préambule

L’idée de réaliser mon TPI sur les Eucalyptus, m’est venue lorsqu’en survolant les plantes un peu inhabituelles du jardin des Senteurs, j’ ai été interpellée par la 1ère série d’Eucalyptus que j avais semée une année auparavant.

L’objectif de ce travail était premièrement de tester la résistance au froid des Eucalyptus, puis de découvrir d’autres espèces. Cela permettrait ainsi d’améliorer l’assortiment de verdure du magasin attenant au domaine horticole dans lequel je travaille.

Le second  but de cette étude était d’en savoir un peu plus sur cette plante d’origine australienne, à vertu thérapeutique.

Description, histoire et origine

Les Eucalyptus sont des arbres ou arbustes à croissance rapide (ils peuvent grandir de 3 à 10 m par an, selon le climat) de la famille des myrtacées (contient une centaine de genres), pouvant atteindre 90 mètres de haut dans leur pays d’origine, mais en Europe ils atteignent environ 30 mètres. Ils sont en grande majorité originaire d’Australie, où ils composent plus de 90% des forêts naturelles. Quelques espèces viennent de Malaisie et de Nouvelle-Guinée. Les Eucalyptus connaissent un succès considérable dans beaucoup de pays, on en recense actuellement plus de 13 millions d’hectares dans le monde entier.

En Europe, on le trouve plutôt dans les pays méditerranéens (les régions les plus chaudes).

Le genre compte plus de 600 espèces. La signification du mot Eucalyptus nous vient du grec, en français ça nous donne « bien cacher » de « eu » bien et de « calyptos » cacher. Il porte ce nom, car il a une floraison particulière, le bourgeon floral ne s’ouvre que lorsque la fleur mature s’apprête à s’épanouir.

L’écorce peut être fibreuse, rugueuse ou lisse.

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Les feuilles, très odorantes, sont persistantes. Elles changent de forme, au stade juvénile, elles sont opposées, sessiles et ovales pour ensuite devenir alternes, pétiolées, allongées et étroites à l’âge adulte. Les fleurs sont hermaphrodites, elles sont pollinisées par les insectes (les possibilités d’hybridation sont nombreuses).

Fleur d’Eucalyptus :

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Fruit d’Eucalyptus :

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Les fruits arrivent à maturité au bout d’une année environ.

Une grande majorité des espèces développent un organe souterrain particulier : le lignotuber. C’est une sorte de tubercule recouvert de bourgeons dormants, qui peuvent produire des rejets feuillus lorsque les parties aériennes sont détruites. Car les incendies sont assez fréquents dans les forêts australiennes. Le feu provoque des réactions chimiques et thermiques, qui favorisent la germination des graines.

Les Eucalyptus sont des plantes de plein soleil qui aiment les sols acides, fertiles, bien drainés et plutôt frais en profondeur durant l’été. Beaucoup d’espèces supportent de plus ou moins fortes gelées (les limites sont encore mal connues), on peut estimer que près de 100 espèces sont rustiques entre -7°C et -20°C

L’Eucalyptus a également un effet herbicide. Les plantes ne peuvent ni bouger, ni fuir l’ennemi ou l’envahisseur, c’est pourquoi les végétaux ont développé une défense chimique. Dans le cas de l’Eucalyptus, introduit en Europe, il s’est trouvé confronté avec des plantes sensibles à la cinéole sécrétée par ses racines. L’Eucalyptus engendre donc le désert autour de lui.

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Le lignotuber

Utilisations:

Médicinale

Les premiers à utiliser les vertus thérapeutiques de l’Eucalyptus étaient les aborigènes d’Australie. Puis il a été introduit en occident au XIXème siècle.

Les parties utilisées, sont les feuilles ; on en extrait l’essence d’Eucalyptus. Les principaux constituants sont l’huile essentielle (cineol ou eucalyptol jusqu’à 80 %), qui ont des propriétés rafraîchissantes et fluidifiantes, flavonoïdes, tanins et résines.

En phytothérapie, on utilise uniquement les feuilles de l’E. globulus (il contient 80 % d’eucalyptol). Par contre en aromathérapie, on utilise différentes variétés, E. radiata (70% d’eucalyptol), E. citriodora, E. dives (mentholé).

On utilise l’Eucalyptus dans le monde entier pour se soigner. C’est un remède de prédilection contre les affections respiratoires supérieures, les refroidissements, l’inflammation des voies respiratoires, la sinusite, la bronchite, la fièvre, les rhumatismes, les douleurs musculaires et les plaies. C’est un antiseptique très puissant. L’Eucalyptus stimule également le système nerveux et renforce la concentration intellectuelle.

On l’utilise sous différentes formes :

  • Feuilles séchées : pour des infusions (On peut infuser de 2g à 3g de feuilles séchées dans 150ml d’eau bouillante, durant 10 min), gargarisme, décoction, inhalations, pour soigner les maux de gorge et le rhume. En prévention de maladies hivernales, faire bouillir des feuilles d’Eucalyptus dans une casserole, l’évaporation et la diffusion parfument ainsi agréablement la pièce, et la désinfecte.
  • Huile essentielle (E. globulus, E. citriodora, E. radiata, E. dives) : elle est utilisée dans les pommades, sirops, pastilles, comprimés et vaporisateurs contre les infections des voies respiratoires, ou en rince bouche et dentifrice, pour prévenir l’inflammation de la bouche.  On l’utilise également pour les inhalations, massages (stimule), pour désinfecter les plaies, les brûlures et les piqûres. C’est un excellent insecticide contre les moustiques et même contre les puces, sur les animaux domestiques.  Faire attention à l’usage interne d’huile essentielle (mieux vaut demander conseil à un spécialiste).
  • L’Eucalyptus fournit un nectar abondant, que les abeilles transforment en  un délicieux miel, à la saveur camphrée.
  • L’essence d’Eucalyptus :On extrait l’essence, principalement, de l’E.globulus, mais également de L’E. radiata. Elle a un arôme plus agréable, est plus facilement assimilé et risque moins d’irriter la peau. Elle a aussi une action bactéricide et decongestionnante sur les muqueuses. L’essence sécrétée par les feuilles et les branches est extraite par distillation à la vapeur d’eau (des feuilles fraîches ou partiellement sèches et brindilles). Il faut 50 kg de plantes sèches pour obtenir 1l d’essence.

Forêt:

Les Eucalyptus sont utilisés pour recoloniser les terrains nus dévastés par les feux, les inondations et les actions volcaniques, car ils produisent de grande quantité de semences, ils ont une croissance rapide et résistent assez bien aux incendies.

Verdure:

On utilise le feuillage de l’Eucalyptus en verdure, pour faire des bouquets ou des arrangements.

Les Eucalyptus principalement utilisés sont :

-cinerea  –  gunii  – nicholii  – polyanthemos  – globulus  – viminalis

Certains sont plutôt appréciés pour leurs fruits, très décoratifs, comme les Eucalyptus globulus et polyanthemos.

On peut également sécher le feuillage et l’utiliser pour garnir des bouquets secs.

Autres:

Dans les régions productrices de fruits, les Eucalyptus sont plantés le long des vergers, pour 2 raisons :

–  La 1ère vient du fait que son nectar attire les abeilles, ce qui améliore la pollinisation des arbres fruitiers

– La 2ème grâce à sa croissance rapide et sa taille imposante, il protège les récoltes des vents froids ou chauds.

Grâce à sa capacité de pomper une quantité d’eau impressionnante, il est utilisé pour assécher les marais, ce qui du même coup réduit les populations d’anophèles, moustiques qui transmettent la malaria. D’ailleurs, c’est pour cette raison qu’il a été planté en grand nombre sur le pourtour méditerranéen au XIXème  siècle.

Il est aussi prisé pour la fabrication de pâte à papier, car le rendement papetier (c’est-à-dire la quantité de bois utilisé sur la quantité de pâte produite) est très supérieur aux autres feuillus.

Le didgeridoo, instrument de musique, est également fait à partir de bois d’Eucalyptus. Les aborigènes australiens utilisaient des troncs creux, naturellement rongés par les termites.

Enumération et présentation des Eucalyptus choisis:

Une grande partie des informations ci-dessous proviennent du Botanica ainsi que des grainetiers.

 E. aggregata : C’est un petit arbre tortueux, à feuilles linéaire et à fleurs blanches. Il convient bien à des régions froides et humides. Il a déjà résisté à -12°C.*

 E. bicostata : C’est une espèce très proche de l’Eucalyptus globulus. Il  a déjà résisté à -10°C*.

 E. bridgesiana : Eucalyptus aux pommes. Petit arbre de 7 à 15m. Ses feuilles lancéolés sont d’un bleu vert, à nervures centrales rouges. Ses fleurs sont de couleur blanche. Il  a déjà résisté à -10°C*.

 E. cinerea : C’est un arbre un peu tordu, qui peut atteindre 15 m de haut, originaire des plateau du Sud-est de l’Australie. Il aime les sols drainés et supporte bien la sécheresse. Cet Eucalyptus est bien connu pour ses feuilles juvéniles bleu argenté. Sa floraison commence au début de l’été et laisse apparaître des fleurs de couleur crème. Il a déjà résisté à -12/-15°C.*

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E. coccifera : Cet arbre peut atteindre 9m de haut, mais il les atteint rarement car il vient des montagnes de Tasmanie et à cette altitude (1350m), il reste un tout petit arbuste noueux. Il a une écorce grise teintée de jaune et de rose. Il fleurit en été, fleurs blanches. C’est une des espèce qui résiste le plus au froid : il a déjà résisté à -13/-15°C.*

 E. cordata : Il vient de Tasmanie, où il peut atteindre 15 à 25m de haut. C’est un petit arbre à feuilles juvéniles et adulte arrondies et sans pétiole. Elles sont bleu cendré et très aromatiques. Il a une écorce blanc-vert qui s’exfolie en plaques. Ses fleurs sont de couleur blanche. On l’utilise en Europe comme arbre ornementale, estival, pour les massifs et les jardins. Il a déjà résisté à -12°C.*

 E. dalrympleana : Il peut atteindre 21m de hauteur, dans son berceaux d’origine, qui est les montagnes de Tasmanie, où il est planté à une altitude de 1300m. Il a une écorce blanche, crémeuse, tachée de jaune, de rose et de vert voir rouge vif en climat froid. Ses feuilles sont linéaires verte, grise. Ses fleurs blanches apparaissent en été. Il a déjà résisté à -15°C* (voir ci-dessous)

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debeuzevillei : Il a déjà résisté à -15°C.*

 E. delegatensis : C’est un grand arbre à écorce fibreuse, il a de longues feuilles retombantes vert glauque et des fleurs blanches. Il a déjà résisté à -12°C.*

 E. glaucescens : Petit arbre de 4 à 10m de haut, il pousse en altitude (1400 à 1600m), dans les montagnes du sud-est de l’Australie.Il a une belle écorce, gris-bleu et blanchâtre, ses feuilles lancéolées sont d’un vert glauque argenté et sa floraison est blanche. Il supporte la neige et le gel -12°C *

 E. gunii : Il est originaire des forêts montagnardes de Tasmanie, où il pousse à une altitude de 1200m. Il peut atteindre 24m de haut. Son écorce est de couleur brun rougeâtre, elle s’ecaille irrégulièrement, révélant une écorce neuve blanche. Au printemps et en été il laisse apparaître de toutes petites fleurs blanc-crème, qui donne ensuite de toutes petites capsules en forme de gobelets. C’est l’Eucalyptus le plus marqué par l’hétérophyllie. Il a déjà résisté de -14 à -18°C.*

 E. johnstonii : Il est originaire de Tasmanie et pousse jusqu’à 1000m d’altitude et peut atteindre de 40 à 60m de haut. Il a une écorce grise et jaune, avec des feuilles lancéolées, crénelées, et des fleurs blanches. Il supporte des sols acides de montagne. Il a déjà résisté à -15°C.*

 E. niphophila : Il a une écorce caduque blanche et une floraison abondante. C’est un des plus résistant au froid (-18°C)* car on le rencontre en altitude, là où la neige se maintient tout l’hiver et où la température peut descendre jusqu’à -22°C.

 E. nitens : Dans son lieux d’origine, il peut atteindre plus de 60m de hauteur. Il a une écorce gris-vert qui s’exfolie en ruban. Ses feuilles adultes sont lancéolées d’un vert luisant, alors que ses feuilles juvéniles sont grisâtres. Il a déjà resisté à -12°C.*

 E. parvifolia : Il peut atteindre 8 à 10m de haut. Il supporte mieux le froid en Europe que dans son habitat montagneux d’origine (jusqu’à 1000m). Il a un tronc gris et lisse. Il a déjà resisté à -12/-15°C.*

 E. pauciflora : Répandu dans le sud-est Australien, il atteint 9 à 18m de haut, bien ramifié dès la base. Il forme un tronc tordu, avec une écorce brune, rougeâtre ou grise, qui s’écaille par bande irrégulière, pour laisser la place à une écorce blanche et beige. La floraison à lieu au printemps et en été, elle laisse paraître des petites fleurs blanc crème. Cette espèce est bien resistante au froid, elle vit jusqu’à 1700m d’altitude (-12°C).*

 E. perriniana : Il peut faire près de 9m de haut, avec un port long et mince, il forme souvent des troncs multiples. Ses feuilles juvéniles d’un bleu-gris entoure la tige. En été il expose des petites fleurs blanc pure, en grappe de 3. il supporte de longue periode de gel et de neige. Il résiste à -12°C.

 E. polyanthemos : Il peut atteindre 24m de haut. Son écorce est de couleur grise, un peu écailleuse sur le bas du tronc, mais délicatement jaspé de gris, de rose et de crème au dessus. Ses feuilles couleur vert-de-gris à bleuâtre, s’éffilent à la base pour former une fine tige. Son feuillage est très décoratif. Il a des fleurs blanc crème, très nectarifères, qui attirent les oiseaux. Dans son milieu d’origine, il pousse sur des sols pierreux, très peu profond.

 E. rubida : Cet arbre au port ample peut atteindre 12 à 24m de hauteur, dans les régions tempérées du sud-est Australien. Il a d’étroites feuilles de 15cm de longueur. Sa vieille écorce d’un brun grisâtre vire parfois au rose profond ou au rouge vif en hiver, avant de révéler sa nouvelle écorce d’un blanc crème. Il laisse apparaître ses petites fleurs blanches en fin d’été. Dans ses lieux d’origine, il vit jusqu’à 1400m. il tient jusqu’à -10°C.*

 E. stellulata : Il forme un bel arbre à port étalé ne depassant pas les 10m de haut. Il est doté d’une belle écorce lisse et blanche virant au vert olive avec l’âge. C’est un bon méllifère (apprecié des abeilles). Il resiste à des températures de -15 à -18°C* ; c’est une des espèce introduite en Europe (France) les moins frileuse et qui supporte un enneigement hivernal.

 E. subcrenulata : C’est un petit arbre avec un tronc tortueux et lisse. Il craint la sécheresse, mais résiste à -12°C.*

 E. urnigera : C’est un arbuste à port pleureur. Son écorce est de couleur blanchâtre. Ses boutons floraux en forme d’urne donnent une floraison blanche en fin d’été. Il résiste à -15°C.* Il a été planté comme brise vent ou comme ornemental.

 E. viminalis : Très répandu sur les collines du sud-est Australien, il peut atteindre 90m de haut. Il forme une écorce blanche à ruban ; cette dernière tombe en longues bandes des branches supérieures. On le trouve en grand nombre dans le Sud de l’Australie et en Tasmanie, jusqu’à 1200m. C’est l’arbre de prédilection des koalas. Des petites fleurs blanc pure éclosent en été. Il résiste jusqu’à -12°C.*

* Les températures mentionnées proviennent de France, des semences du Puy et du jardin des oiseaux (dans le Var)

La culture d’Eucalyptus au Jardin des Senteurs

La commande et le choix des graines

Tout d’abord, je me suis intéressée aux semences que l’on avait déjà.

De plus j’ai choisi les espèces les plus résistantes au froid.

Les premiers semis sont issus des Semences Dupuy (4300, Le Puy en Velay).

Puis après quelques recherches, nous avons commandé d’autre sortes d’Eucalyptus, pour aggrandir notre évantail. Ceux-ci  viennent de Florama, jardin botanique des Pyrénés occidentales.

Les graines

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Parmi les nombreux achats effectués, voici 2 exemples de sachets de graines.

Suivi de culture (semis, repiquage, empotage)

Matériel utilisé :

Une dizaine de PMP de 77
Une trentaine de terrines pour semis
Un tamis
Un repiquoire
Une cinquantaine de plaques de culture de 15 alvéoles
400 pots de 9cm
Un thermomètre
Le semis :
Les Eucalyptus ont été semés en terrine, puis placés en serre chaude (à l’étouffée), à une température de 22 à 25°C. ils ont été arrosés au Cuprofix à 0,2 %, pour éviter les maladies fongiques. Le substrat utilisé est du terreau de semis bio Klassmann.

Dès leurs germinations (2-3 semaines selon les variétés), ils ont été déplacés en serre tempérée, (20°C)  et traités au pyrètre contre les sciarides.

Le repiquage :
Suivant les variétées et le nombre de plantes qui ont germées, les Eucalyptus ont été repiqués en pmp de 77, soit par 2, soit tout seul. Le substrat utilisé est le même que pour le semis. On les arrose également au cuivre (une ou deux fois, à 0,2% aussi), puis on les place en serre tempérée à 20°C. Une bonne aération est de rigueur; ombrage et arrosages réguliers (avec un engrais complet) font partie du suivi du traitement.

Le rempotage :
Le substrat utilisé pour le rempotage est notre propre mélange de terre, soit :

1 stérilo (appareil de désinfection électrique) de 400l de terre franche
3 stérilo de 400l de composte
3 balles de tourbe de 250l
180l d’argile expansé concassé
8kg d’engrais complet
8kg de cornes de vache
le tout pour pour 2530 l de terre.

Le rempotage est fait dans des pots de 9cm, en plaque de 15.

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On les place ainsi en tunnel, avec une température de 5°C la nuit et de 20°C le jour, jusqu’à 25°C par journée ensolleillée.

On les arrose 1 fois par semaine, selon besoin, avec de l’engrais complet.

Plantations

Plantation extérieure au Jardin des Senteurs

Senteurs

Espèces Plante d’une année Plante en motte         
Planté A résisté Planté A résisté 
coccifera 1x 1x
niphophila 1x 1x 1x 1x
viminalis 1x 1x 10x 6x
rubida 1x 1x 10x 5x
cinerea 1x 1x 10x 7x
Nitens 1x 1x 3x 3x
aggregata 1x 1x 10x 9x
gunnii 1x 1x 10x 6x
parvifolia 1x 1x 10x 9x
dalrympleana 1x 1x 10x 3x
bridgesiana 1x 1x 10x 5x
bicostata 1x 1x 10x 8x
stellulata 1x 1x 10x 9x
cordata 1x 1x 7x 3x
maideni 1x 1x 4x 1x
perriniana 2x
debeuzvillei 1x 1x
pauciflora 1x
elaeophila 10x 5x

 

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Cela nous fait 19 espèces différentes.

Plantation intérieure en serre

Les élèves horticulteurs de 2ème année, ont planté, 1 plante par espèce d’Eucalyptus d’1 année, dans la serre des continents de l’ECMTN (Ecole des Métiers de la terre et de la Nature) Cernier (NE), Suisse. Nous leurs avons fournis 20 espèces.

 Eucalyptus nitens

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Aucun suivi spécifique relatif à cette plantation n’a été réalisé par les élèves

Intérêt, utilisation de l’Eucalyptus

L’Eucalyptus est un arbre, qui nous fait voyager au pays des koalas et des kangourous ; il est somptueux, son port est léger et souple. Ses feuilles dégagent une bonne odeur camphrée, rafraîchissante, lorsqu’on les froisse.

Comme déjà cités dans les utilisations médicinales, on peut utiliser les feuilles (E. globulus) pour des infusions ou des fumigations, et ce n’est pas très compliqué. On peut simplement employer une plante en pot pour purifier l’air d’une pièce.

Avec leurs odeurs certains Eucalyptus éloignent les moustiques et d’autres insectes.

Au début de l’été, les Eucalyptus nous laissent admirer leurs petites fleurs couleur crème, rouge, rose, jaune ou orange, en forme de petit pompon. L’écorce est également un bel atout, lorsqu’elle s’exfolie pour créer des contrastes entre la couleur rouge, gris-vert ou jaune (selon les espèces) et la blancheur des troncs.

Au sud de la France, on peut le planter facilement dans les jardins, ce qui n’est malheureusement pas le cas en Suisse. Car même si certaines espèces résistent jusqu’à -15°C et plus, le climat et le sol ne sont pas vraiment adaptés.

Il suffit simplement de garder l’eucalyptus en pot et de le rentrer en hiver, si on veut qu’il grandisse ou de le placer en situation protégée.

Il ne faut pas oublier de le tailler régulièrement (branches et racines), pour limiter son exubérance naturelle. On peut le rabattre sévèrement en cépée (pleine terre), chaque année, au printemps, pour obtenir des tiges juvéniles aux feuilles bleutées particulièrement décoratives. Tailler de cette manière là, il restera un petit arbuste.

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En contenant, tailler uniquement les branches mal placées ou enchevêtrées, au début du printemps.

Lors de la taille, vous pouvez utiliser les branches pour garnir vos bouquets.

Ces arbres sont peu sensibles aux maladies.

Nous pourrions désigner ces arbres comme plantes d’orangerie pour certaines et d’extérieur en climat protégé pour d’autres.

Conclusion

L’hiver 2006-2007 n’a pas été la meilleure année pour tester la résistance au froid des Eucalyptus !!!

Durant le mois de décembre, les températures étaient négatives, pendant 20 jours. Mais c’étaient de petites gelées ; le thermomètre est descendu jusqu’à -5°C seulement.

Le mois de janvier était plutôt doux, sauf sur les 2 dernières semaines, où les températures sont descendues jusqu’à -7°C à l’aube.

Au mois de février, les températures étaient douces, avec seulement 6 jours où l’on a relevé -1°C à l’aube.

Le mois de mars était déjà un peu plus frais, avec 3 semaines ou les températures sont descendues jusqu’à -4°C à l’aube.

Eucalyptus gunnii sous la neige :

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La neige quand à elle est venue 2 jours et n’est pas restée plus longtemps.

Donc les Eucalyptus ont résistés à une température minimale de -10°C la nuit. Ce qui n’est pas un grand froid, surtout que la température maximale de jour était de 16-17°C.

Description après l’hiver 2006-2007:

Certains Eucalyptus n’ont pas résisté à cet hiver.

La cause principale est qu’ils étaient très jeunes, car ce n’est que dans les jeunes plantes en motte, qu’il y a eu des pertes.

Eucalyptus maideni, a subit des dégâts aérien :

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Les Eucalyptus, après avoir subi le froid :

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Toutes les plantes d’une année ont résistées, mais certaines on quand même subit le froid, leur feuillage a séché. Malgré les dégâts aériens, elles repartent depuis la base.

Les Eucalyptus plantés en serre, quand à eux, ont bien prospérés tout en restant beau vert.

Sources

Livres :

  • Botanica ; encyclopédie de botanique et d’horticulture, éditions 2006
  • Encyclopédie des plantes médicinales ; Andrew Chevalier, édition Mondo, 1998.
  • La nature en couleur, les arbres, édition Solar, Paris, 1984.
  • Arbres et arbustes à feuilles persistantes, édition Gründ, 2001.
  • Encyclopédie des arbres, édition Flammarion, 2005.
  • La grande encyclopédie, plantes et fleurs du jardin, édition Mondo, 2005
  • Journal trimestriel, Hommes et plantes, N°58, été 2006

Internet :

Annexes

Eucalyptus cinerea, avant et après le gel :

Avant:

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Après:

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De gauche à droite, E. cordata, E. cinerea

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Les basilics

Les basilics

Un peu d’histoire sur le basilic
Ocimum basilicum est sans doute une des plantes condimentaires les plus cultivées dans nos jardins. Le genre « Ocimum » comprend plus de 160 espèces et variétés différentes, annuelles et vivaces à courte vie, réparties sur plusieurs continents: Amérique du Sud et centrale, Asie et Afrique.
Malgré sa grande importance économique, ses descriptions restent confuses en raison des variations infinies qu’il présente et des conditions culturales variées qu’il subit.
basilic_1C’est une plante qui peut paraître quelque peu mystérieuse car elle fut vénérée par les uns et méprisées par les autres. En référence à deux visions de la plante, et du point de vue étymologique; elle a un premier rapport évident avec la royauté, à ce qui est royal, basilique, etc. La seconde vient de la mythologie et se rapporte au Basilisk, le roi des serpents qui ne se déplaçait, selon Pline qu’avec le corps dressé. Cette légende peut expliquer les nombreuses références mentionnant chez certaines peuplades, les scorpions liés au basilic. Certains ouvrages vont plus loin dans les rapports entre l’homme et le basilic; pour ma part, je me contenterais des quelques exemples suivants:

basilic_2En Iran et en Malaisie, le basilic est planté sur les tombes.

En Inde, les Indiens pensent qu’il est consacré à Lakshmi, épouse de Vishnu, le dieu de la Vie; « Ocimum sanctum Tulsi » signifie « incomparable » et ce basilic sacré possède effectivement d’importantes propriétés médicinales et il est considéré comme conférant protection à la maison.

En médecine chinoise, il est utilisé pour harmoniser la circulation du sang avant et après l’accouchement et au Mexique pour soulager les douleurs menstruelles ainsi que celles de l’accouchement.

Plus près de chez nous, chez les anciens Grecs, le basilic était symbole de haine et de malheur; en Crête, il symbolise l’amour lavé de pleurs; dans certaines région d’Italie, il est un gage d’amour et enfin une tradition Moldave existe encore selon laquelle tout jeune homme éprouvera de l’amour pour la jeune fille de qui il aura accepté un brin de basilic…

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Soins aux basilics

basilic_3Dans les régions ne bénéficiant pas d’une très longue saison de chaleur, il est conseillé de semer les basilics à environ 18°-20°, 6 semaines avant les plantations. Pour planter, il est conseillé d’attendre quelques jours après les derniers risques présumés de gelées tardives. Gardez toujours à l’esprit que les basilics sont des plantes de pays chauds, afin de les placer dans les endroits les plus favorables.

Au printemps, méfiez-vous des achats trop hâtifs, car les basilics, tout juste sortis de serres, craignent les ambiances fraîches et ventées. Un endroit légèrement ombragé avec beaucoup de chaleur, éventuellement associés avec des tomates et des tagètes leurs conviendront très bien. Pour qu’ils gardent toute leur saveur et qu’ils fassent beaucoup de pousses, n’hésitez pas à les pincer: opération qui consiste à couper les bouts des tiges, là où se forment les nouvelles pousses.

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Et le basilic chez nous ?

C’est principalement la cuisine du Sud et du Midi qui lui fait la part belle. Il est indispensable pour confectionner la soupe au « pistou » ainsi que le « pesto ». Il accompagne aussi une salade de tomates et de gros oignons doux, ou pour relever le goût d’un plat de pâtes. On dit aussi qu’il chasse les moustiques. Autrefois, dans le Midi, on garnissait toujours les fenêtres d’un pot de basilic. Il est d’ailleurs intéressant de le marier aux pelargonium odorants à saveurs de citron dans le même but d’empêcher les moustiques d’entrer dans les chambres à coucher.

Ocidum Siam Queen – cliquez pour agrandir Vous pourrez varier les saveurs et senteurs de vos basilics en choisissant des espèces ou variétés différentes dans les assortiments spécialisés. Entre les basilics aux petites feuilles et celles à grandes feuilles, il y a aussi les basilics aux feuilles rouges, gaufrées ou aux senteurs de cannelle ‘Ocimum cinnamomum’, de citron avec la variété ‘Lime’ ou les diverses espèces ‘Ocimum basilicum citriodorum’ à grandes ou à petites feuilles; le basilic au parfum d’anis ‘Anis’, celui à la menthe avec des accents de réglisse ‘Nouvelle-Guinée’ ou encore au camphre ‘Ocimum kilimandscharicum’; un mélange de menthe, d’origan et de camphre avec un basilic Péruvien ‘Ocimum campechianum’ et enfin le basilic sacré ‘Ocimum sanctum’ !

Nos préférés sont:

  • pour le fun, la variété compacte et très odorante ‘Siam Queen’, une super variété de Thaïlande.
  • pour la douceur, l’espèce à la cannelle ‘Ocimum cinnamomum’
  • pour la curiosité et son goût, ‘Pesto Perpetou’, dont les feuilles sont panachées de blanc et très goûteux
  • pour la curiosité, l’espèce à senteurs de clous de girofles ‘Ocimum suave’
  • pour la cuisine, les variétés épicées à petites feuilles.
  • pour sa beauté, ‘African Blue’ avec ses feuilles bronzées et ses superbes inflorescences roses et, ce qui ne gâche rien la possibilité de le rentrer et de le garder en hiver en pleine lumière car il est est arbustif!
  • pour leur résistances aux maladie du sol, les basilics greffés!

Amusez-vous bien et bon appétit !

Les armoises

Les armoises

Un peu d’histoire sur les armoises
Etymologiquement dédié à Artémis soeur jumelle d’Apollon, Artemis est veuve de Mausole, roi de Carie; signifie en grec « intégrité » et devient la protectrice de toutes les femmes.

Ce genre botanique fait partie des Asteraceae et contient environ 400 espèces situées principalement dans l’hémisphère nord.

Se sont des plantes intéressantes et étonnantes par les arômes dégagés par leurs feuillages finement ciselés ainsi que par leurs nuances de tons vert sombre, gris et argent. Leurs floraisons insignifiantes sont compensée par la beauté de leurs feuillages.

Une des armoises la plus connue – surtout dans notre canton de Neuchâtel – est bien sûr l’Absinthe, connue déjà depuis la Grèce antique comme stomachique pour stimuler l’appétit, pour le traitement des insuffisances hépatiques ainsi que pour favoriser et régulariser les règles. Elle est citée pour la première fois par Hippocrate et par la déesse Artemis qui lui aurait donné son nom en reconnaissance de ses bienfaits. Les grecs la nomme apsinthion (de a privatif et psithios le plaisir, parce qu’elle est très amère) et les romains absinthium). Par extension de toutes les vertus thérapeutiques les plus précieuses qu’on lui reconnaît depuis la Haute Antiquité, Artemisia signifie « bonne santé ».

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Soins aux armoises

Les Artemisia sont des plantes rustiques (vivaces) ou semi-rustiques, buissonantes, annuelles ou bisannuelles. Elles ont besoin de soleil et d’une terre de préférence alcaline, bien drainée. Rabattre sévèrement au printemps pour permettre une bonne ramification ainsi que pour avoir des plantes trapues. Elles gagnent aussi à être retaillées après la floraison afin d’éviter un semis sauvage ce qui provoque aussi un nouveau départ de végétation.

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Quelques espèces et variétés intéressantes

Elles s’appellent Citronnelle ou Aurone, Armoise, Estragon, hé oui… ou encore Absinthe, Génépi, Wermouth; bref des noms évocateurs de boissons utilisées en « apéritif ».

L’Absinthe a été utilisée massivement pour la préparation de liqueurs et boissons apéritives. L’usage prolongé de ces boissons alcooliques engendre un processus de dégénérescence irréversible du système nerveux central. Cette neurotoxicité fut reconnue dès le début du siècle dernier et entraina l’interdiction de ces boissons. La responsable en est la thuyone associée à l’alcool. En infusion, l’Absinthe ou Grande Absinthe ne présente aucun danger car la thuyone n’est pratiquement pas soluble dans l’eau et sa teneur dans la plante est faible. La Petite Absinthe est une autre armoise s’appelant Artemisia pontica, assez différente de la première car son feuillage est très finement découpé; elle entre elle aussi dans certaines recettes d’Absinthe.

Artemisia genepi plus connue dans la région du Val d’Aoste (Italie) est,  utilisée actuellement encore pour la fabrication de boissons alcooliques sous le nom de Génépi. Cette plante de petite taille pousse sur les moraines des glaciers; elle est rare et protégée dans la plupart des pays alpins et ne contient pas de thuyone.

Citronnelle ou Aurone sont les deux noms communs donnés à Artemisia abrotanum. Elle a des senteurs de citron, d’absinthe et même de camphre selon les variétés ce qui lui confère certains pouvoirs pour éloigner les mouches. A part ça, c’est une plante d’une grande rusticité (résiste facilement à -15° et plus) ainsi qu’à la sécheresse. Pour une plante montant allégrement jusqu’à 1 mètre de hauteur, voilà qui la rend intéressante à placer dans certains massifs.

Enfin, une plante aromatique très utilisée en cuisine est Artemisia dracunculus var sativa pour l’Estragon. Cette plante est riche en huiles essentielles, donc très aromatique. Elle est utilisée surtout dans l’alimentation comme assaisonnement dans les salades par exemple, mais peut aussi l’être pour le traitement des troubles digestifs. Attention lors de vos d’achats de plante d’Estragon, car seules les plantes issues de boutures provenant de plantes ayant du goût sont vraiment valables en cuisine. Malheureusement encore trop d’amateurs « se font avoir » par des prometteuse graines d’Estragon de Russie, Artemisia dracunculus var inodora, qui donne des plantes dont seule la végétation vous en donnera pour votre argent et non le goût!

D’autres armoises intéressantes pour diverses raisons:

Artemisia arborescens avec son feuillage très aromatiques, argenté, soyeux et finement découpé.
Artemisia judaica, pour son port trapu et couvrant très bien le sol.
Artemisia stelleriana pour son feuillage blanc et cotonneux
Artemisia vallesiaca – ma préférée – avec son parfum et sont port de feuilles découpées en dentelle, formant une masse fine et légère.
Artemisia annua, une armoise chinoise faisant l’objet de grande recherches comme plante médicinale pour la production d’artémisinine.

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Notre petite collection d’armoises augmente régulièrement et fait l’objet cette année d’une exposition spéciale dans notre jardin de curé; elle partage un carré avec des plantes fort diverses aux senteurs de citron.

A bientôt pour une visite.

Les aloès

Les aloès, dès 2018 une petite centaine d’espèces sont au Jardin des Senteurs !

Très voisins des agaves (et les agaves des yuccas !) par leur aspect, il convient de décrypter quelques différences essentielles à leur reconnaissance.

Ci-dessous, un tableau permet de distinguer quelques points nécessaires à la reconnaissance et à la distinction entre ces trois genres que sont les aloès, les agaves et les yuccas:

Les agaves Les aloès Les yuccas
Famille : Agavaceae Famille : Aloaceae (Liliaceae) Famille : Agavaceae
Origine : Nouveau Monde Origine : Afrique, Madagascar et Océan Indien Origine : Amérique du Nord
Les feuilles des rosettes sont dures, coriaces et toujours terminées par une épine pointue avec un rôle défensif réel. Les feuilles en rosettes sont épaisses, molles, fragiles et remplies d’un suc plutôt visqueux. Leurs épines sont plus que rudimentaires et sans aucun rôle défensif. Les feuilles sont longues, minces et souples, non dentelées et pointues aux extrémités.
Ne fleurit qu’une seule fois dans sa vie, après quinze ou quarante ans selon le climat et l’espèce. La plante meurt ensuite non sans avoir produit des rejets ainsi que des graines. Floraison annuelle et souvent dans les tons orangés; ce genre ne meurt pas après sa floraison. Dès leur maturité, les yuccas fleurissent chaque année en hautes et lourdes grappes de fleurs généralement blanches; ils n’en meurent pas eux non plus.
Résistance au froid : légère, mais il est plus prudent de les rentrer à l’abri du gel. Résistance au froid : aucune et doivent être rentrés à l’abri du froid (bien avant les gelées) Résistance au froid : bonne, mais selon les espèces, certaines doivent être protégées, paillées ou rentrées.

Essentiellement originaires d’Afrique du Sud, de nombreuses espèces d’Aloes parmi les 275 connues (le nombre peut varier selon les auteurs) ont élargi leur aire de répartition par des moyens naturels et pour certaines grâce à l’homme qui les a utilisées en pharmacologie ou pour son agrément. On les trouve désormais à l’état subspontané, aussi bien en Amérique (Californie, Venezuela, Mexique et Pérou) qu’en Inde, Chine, Europe du Sud (Italie, Chypre, Espagne, Portugal) ou au Moyen-Orient, Turquie, Israël, Emirats Arabes, Afrique du Nord ainsi qu’en Nouvelle-Calédonie, Hawaii, etc …

Les Égyptiens, les Romains et les Hébreux de l’Antiquité utilisaient déjà l’aloès. Quatre cents ans avant J.-C., il était connu des Grecs qui l’importaient de l’île de Socotra au sud du Yémen. Saint Thomas, médecin, l’aurait introduit en Inde; la plante aurait ensuite gagné l’Indochine et la Chine où elle était déjà connue et employée au XVIe siècle. Les anciens utilisaient le suc d’aloès comme purgatif et cicatrisant pour les brûlures et diverses blessures superficielles.

Certaines communautés religieuses en tiraient un succédané d’encens et encore de nos jours en Asie, du bois d’aloès est brûlé lors de certaines cérémonies. Les Zoulous d’Afrique du Sud emploient Aloe saponaria pour les soins corporels et la protection solaire. Aloe africana (photo ci-dessous) était aussi employé, mais sa croissance bien inférieure à Aloe vera …

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Dans les années 1933-1940, un ophtalmologiste russe, le docteur Filatow se passionna pour l’aloès. Il en tira plusieurs préparations sans aucun rapport avec l’ophtalmologie, en particulier pour traiter les maladies inflammatoires de la moelle épinière, l’artériosclérose et en gériatrie. Il arriva a des observation intéressantes où il prétendait que ses applications extrêmement variées ne combattaient pas la maladie; mais par le rôle de stimulateurs biologiques, incitaient l’organisme au moyen de réflexes et par le canal du système nerveux central à apporter la réponse adéquate au type d’agression, probablement en augmentant l’activité enzymatique. Cette démarche est proche de l’homéopathie et d’autant plus intéressante que certains guérisseurs phytothérapeutes ont prétendu avoir obtenu des rémissions de cancers à l’aide préparations artisanales, et que les Indiens du Pérou soulagent certains cancers par des décoctions d’aloès (informations à prendre évidemment avec prudence).

Les préparations traditionnelles varient peu : le suc ou gélose, quelque peu translucide à l’état frais devient brunâtre après séchage à l’air. Il est récupéré par incision des feuilles ou pilage. En médecine populaire, l’utilisation la plus généralisée de l’aloès concerne la cicatrisation des brûlures et des plaies superficielles. L’application est d’un effet spectaculaire aussi bien pour apaiser les douleurs que pour la reconstitution des tissus.

La plante fraîche a été –selon certains ouvrages- utilisée avec succès pour éliminer les grains de beauté indésirables et contre les zonas, mais aussi en préparation contre le diabète, les maux d’estomac, l’asthme et l’eczéma.

Selon les spécialités, elle est présentée comme stomachique, cholagogue, emménagogue, vermifuge, laxative, purgative et abortive. L’usage interne n’est recommandée que pour les connaisseurs et contre-indiquée en cas de grossesse, affection utérine, hémorragie interne, dysenterie, colite et congestion. Elle est également utilisée dans le domaine vétérinaire et pourrait avoir des propriétés intéressantes comme « plante dépolluante ».

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Ci-dessus: Aloe maculata (Gasteria maculata) et Aloe vera (A.barbadensis)

Aloe vera est l’aloès le plus connu et le plus utilisée en pratique en raison de sa croissance et de sa générosité. Cette plante est surnommée dans plusieurs régions « la plante médecine » ou « plante des premiers soins ». Originaire d’Afrique du Nord et plus précisément des îles Canaries, c’est elle que l’on retrouve à peu près dans tous les pays déjà cités. Elle fut importée durant le XVIIe siècle aux îles de la Barbade par les anglais, et gagna ensuite les pays d’Amérique latine où elle est encore  actuellement connue sous le nom erroné d’Aloe barbadensis. On la retrouve en Indes sous le nom de kumari et en Chine avec la sous-espèce sinensis, puis à Hawaï et en Nouvelle-Calédonie.

D’autres espèces sont aussi mises à contribution en pharmacologie, comme: A.arborescens, A.ferox, A.saponaria, A.succotrina (ci-dessous)

aloes_4 Aloe vera, plantes de 2 ans