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Les figuiers

Qu’est-ce qu’un figuier ?

Un peu d’histoire  Le figuier -Ficus carica- existe à l’état spontané dans toute l’Afrique et ceci jusqu’en Extrême Occident, les botanistes en ont trouvé dans les endroits les plus reculés des îles Canaries. On le trouve en Afrique du Nord dans les oasis sahariennes et de l’Afghanistan au Bélouchsitan, jusqu’au pied du Caucase. Il était déjà cultivé au Proche-Orient 5’000 ans av. J.-C.     Sa sexualité est compliquée, mêlant dans une intrication subtile un petit insecte insignifiant nommé blastophage à une fleur mystérieuse qui se cache aux regards.

 Originaire de Perse et d’Asie Mineure, et nommé ainsi -Ficus carica- parcequ’il venait de Carie, au nord-ouest de l’Asie Mineure.

 Mgyz des Perses, Erinos des Grecs, Teb des Egyptiens, Caprificus des Romains. Le figuier régala les Egyptiens, les Hébreux, les Perses, les Romains avec ses fruits frais ou séchés. Au VIIe siècle av. J.-C., les Grecs l’introduisirent chez eux depuis la Perse ou la Crète. En Crète et en Grèce, la figue sèche était appelée sykon, et la figue fraîche olynthos. Introduite en France par les Romains, elle fut abandonnée ensuite et réintroduite au XIVe siècle. Louis XIV demanda à son célèbre jardinier, La Quintinie de l’acclimater dans son potager, ce que ce dernier fit dans le « quarré 27 » ainsi que dans des caisses mobiles en bois et traités comme des orangers, placés en orangerie durant l’hiver.

 Si les missionnaires ont en fait un arbre impur, il faut rendre au figuier son innocence des premiers temps, quand le dieu des jardins s’appelait Priape, et que l’arbre de Dionysos (son père) était un figuier.

Un peu de botanique

 Ficus carica, le figuier commun, est l’un des seuls arbres, avec l’amandier à perdre ses feuilles en hiver dans la région méditerranéenne. Il mesure en général 3 à 5m de haut, mais peut culminer à 10-12m en régions favorables à son développement. De la famille des Moracées, il est cousin de nos Ficus d’appartement dont ce seul genre comprend environ 700 espèces! Le type sauvage est appelé caprifiguier, ou figuier mâle,

Ficus_carica_caprifiguier_male

très répandu dans le monde, il se retrouve sous plusieurs noms: Ficus persica, Ficus virgata, Ficus serrata, Ficus palmata. De ces différentes espèces, et après de multiples hybridations les variétés cultivées actuelles ont fait leurs apparitions. Il est aussi de la même famille que le mûrier, le vrai … celui dont les feuilles servent à nourrir les vers à soie et à avoir de succulents fruits noirs ou blancs (Morus nigra ou Morus alba).

 Son système racinaire, très vigoureux, lui permet d’aller chercher toute l’eau dont il a besoin et explique son adaptation dans des endroits apparemment secs. Ses feuilles sont caduques et détail amusant; si la Bible nous propose la feuille de figuier comme premier atour vestimentaire et non la feuille de vigne, quelque peu plus petite! Force est de constater que cette feuille râpeuse est plus abrasive que seyante ! Ses fleurs très particulières sont en fait enfermées dans une inflorescence appelée sycône et cachées au fond de leur réceptacle en forme d’urne; elles n’exercent aucun attrait particulier sur les insectes pollinisateurs. Ainsi le figuier paraît ne jamais fleurir, puisque ses fleurs sont les fruits que nous mangeons. C’est en quelque sorte une mûre à l’envers (petit rappel botanique: fruit du Morus, de la même famille des Moracées que le figuier).

 Il est assez difficile d’évaluer l’âge d’un figuier car les plus anciens vivants sous nos climats (petit rappel: nous sommes en Suisse) ont gelé en 1956, 1985 et gèleront probablement à nouveau; ce qui ne les empêchent pas de repousser et quelques trois à quatre ans plus tard, de refaire des figues! Les jeunes branches sont endommagées à partir de -8° et les branches plus âgées à partir de -12°, -15°; seules les racines résistent, ce qui permet aux figuiers de repartir de plus belle. Une exposition sud, sud-ouest est à privilégier ainsi que le fait d’être à l’abri de la bise (vent sec et froid venant du nord, nord-est en Suisse).

Dans notre Jardin des Senteurs Deux splendides figuiers ornent l’entrée de notre jardin, plantés dans les années 1930 par mon grand-père Henri Détraz. C’est tout naturellement qu’il y a quelques années déjà, je débutais une petite collection de figuiers. Forte maintenant d’une centaine de variétés dont seulement une vingtaine peuvent être plantées sans problèmes sous notre climat; c’est aussi volontiers que je vous conseillerai dans le choix d’une variété, en fonction de votre lieu d’habitat, situation et envies de fruits! Je vous donnerai bien sûr mes préférées mais j’ai de la peine à me décider entre une dizaine de variétés de ma connaissance et celles que je ne connais pas encore … Mes préférences étant données à celles qui sont bien juteuses et sucrées, blanches ou violettes, longues ou rondes; beaucoup possèdent ces qualités et l’essentiel sous notre climat non méditerranéen est de les placer judicieusement afin qu’un maximum de figues arrivent à maturité.

Deux points essentiels à respecter :  altitude maximale 700m et à l’abri de la bise; tout autre endroit est à considérer comme … expérimental en Suisse romande (hormis le Valais!)                                                

 Pour des renseignements plus poussés et si vous passez près d’Orange (France), ne manquez pas de faire un petit détour par Vaison-la-Romaine, à la pépinière de Pierre Baud, grand spécialiste des figuiers qui possède une collection de plus de 300 variétés.

 Vous trouverez l’histoire des figuiers de manière plus complète dans les ouvrages suivants ainsi que de délicieuses recettes:

  • Le figuier; d’Alain Pontoppidan chez Acte Sud (1997)
  • Guide complet de la culture du figuier; de Geneviève Bouche chez De Vecchi (1999)
  • Figues; de P.Baud, R.Reichrath, R.Rosenau chez Target (2005)
  • Le figuier, pas à pas; de Pierre Baud chez Edisud (2007)
  • Figues de tous pays; de Peter Bauwens chez Edisud (2008)

 … et au Jardin des Senteurs, les fructifications 2015, dans l’ordre de précocité:

Eté chaud à 550m. d’altitude, les plus productives sont en gras.

  • 03 août, ‘Jardin des Senteurs’ (variété inconnue plantée par mon grand-papa dans les années 1930
  • 25 août, ‘Fiorone’
  • 28 août, ‘Croustillou’
  • 31 août, ‘Bécane’, ‘Dottato’, ‘Gold’, ‘Grise Olivette’, ‘Longue d’août’, ‘Mère Véronique’, ‘Morena’, ‘Nero Nostrano’, ‘Nordland’, ‘Pastilière’
  • 04 septembre, ‘Osborn Prolific’
  • 07 septembre, ‘petits fruits blancs’, ‘Califfo Blue’, ‘Mouissonière’
  • 09 septembre, ‘Miel du Portugal’
  • 10 septembre, ‘Peretta’
  • 18 septembre, ‘Abicou’, ‘Conadria’, ‘Contessina’, ‘Dorée’, ‘Goutte d’Or’, ‘Mouissone’, ‘Negronne’, ‘Nordland’ (appellation personnelle ‘Vincent’)
  • 21 septembre, ‘Brogiotto Nero’, ‘Gota di Mel’
  • 26 septembre, ‘Noire de Caromb’, ‘Tena’
  • 28 septembre, Bella Brunetta’, ‘Brown Turkey’, ‘Col de Dame noir’, ‘Gelb’, ‘Marseillaise’, ‘Preciosa de Dalmatie’
  • 05 octobre, ‘Amatrice Casale’
  • 09 octobre, ‘Violette de Soliès’
  • 12 octobre, ‘Ariane’
  • désolé, j’en ai oublié quelques-unes !… les récoltes se sont prolongées jusqu’à mi- novembre à raison de 3-5 semaines par variété. Année 2015 exceptionnellement chaude !

Fructifications 2016:

  • 08 août, ‘Nordland’, ‘Jardin des Senteurs’
  • 09 août, ‘Jannot’
  • 15 août, ‘Filaciano’
  • 18 août, ‘Negrette’
  • 03 septembre, ‘Mère Véronique’, ‘Morena’
  • 11 septembre, ‘Moissonière’, ‘Miel du Portugal’, ‘Nero Nostrano’
  • 13 septembre, ‘Dottato’, ‘Pastilière’
  • 16 septembre, ‘Dorée’, ‘Gold’, ‘Fiorone’, ‘Marseillaise’, ‘Ronde de Bordeaux’
  • 03 octobre, ‘Grise Olivette’
  • 20 octobre, ‘Conadria’, ‘Nordland’, ‘Ronde de Bordeaux’
  • 28 octobre, ‘Peretta’ en grande quantité

Fructifications 2017, année bizarre car très précoce, puis nulle en juillet-août, probablement dû au chaud et au manque d’eau :

  • 27 juin, ‘Fiorone’, surprenant car elle donne en général en septembre
  • 5 juillet, ‘Sultane’
  • 13 juillet, ‘Peretta’
  • 17 juin, ‘Gota di Mel’, ‘de Marseillle’, ‘Negronne’, ‘Contessina’, ‘Rosetta’, ‘Bella Brunetta’, ‘Goutte d’Or’, ‘Dauphine’, ‘Gold’, ‘Noire de Caromb’, ‘Jannot’
  • 24 juillet, afganistanica (magnifique, chair excellente mais intérieur sec !)
  • 25 août, ‘Marseillaise’
  • 28 août, ‘Hardy Chicago’, ‘ Moissonière’
  • et après, … plus le temps de noter !

Fructifications 2018,  fin juillet et début août très chaud >36° et très sec, arrosages obligatoires :

  • 15 juillet, ‘Nordland’, ‘Contessina’
  • 04 août, ‘Jardin des Senteurs’, ‘Mission’, quelques ‘Peretta’
  • 06 août, ‘Bella Brunetta’, ‘Rosetta’
  • 20 août, Mère Véronique, Marseillaise, Dottato, Morena, Miel du Portugal
  • 25 août, Fiorone