Les verveines
Aperçu de quelques genres et espèces de Verbénacées aromatiques, utiles ou médicinales et leurs utilisations diverses
par Frédéric Sanchez
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1. Généralités
La famille des Verbénacées est une famille de plantes dicotylédones, qui comprend classiquement plus de 90 genres. Cependant, les dernières recherches phylogénétiques ont réduit la taille de cette famille au profit des Lamiacées, dont les caractéristiques sont souvent très proches des Verbénacées, qui ne comprend plus à présent que les genres suivants :
Acantholippia, Aloysia, Baillonia, Bouchea, Casselia, Castelia, Chascanum, Citharexylum, Coelocarpum, Diostea, Dipyrena, Duranta, Glandularia, Hierobotana, Junellia, Lampayo, Lantana, Lippia, Nashia, Neosparton, Parodianthus, Petrea, Phyla, Priva, Recordia, Rehdera, Rhaphitamnus, Stachytarpheta, Stylodon, Tamonea, Urbania, Verbena, Verbenoxylum, Xeroaloysia, Xolocotzia.
Pour des raisons pratiques (bibliographiques notamment), je me suis basé sur la classification taxonomique classique, se référant aux critères morphologiques, et non phylogénétiques. On trouve parmi ces genres des arbres, des lianes, des arbustes et des plantes herbacées. Leur répartition est surtout centrée sur les domaines équatoriaux, tropicaux et subtropicaux, mais on trouve des Verbénacées dans le monde entier, à l’exception du nord et du centre de l’Eurasie. En Suisse, la seule espèce répertoriée est Verbena officinalis L.. On trouve en plus en Europe les genres Vitex, Lantana et Lippia. (Voir la clé de détermination)
Les Verbénacées sont largement utilisées dans les régions où elles poussent, et ce à des fins très diverses, en tant que plantes médicinales, ornementales, aromatiques ou encore comme bois de construction.
2. Caractéristiques botaniques des Verbénacées
Les Verbénacées se caractérisent par une corolle à 4 ou 5 lobes plus ou moins inégaux, 4 étamines, dont 2 plus longues, aux filets insérés sur le tube de la corolle. Le pistil est composé d’un ovaire qui peut être divisé en 2 ou 4 loges, et d’un style terminal portant 2 stigmates, parfois soudés. Le calice, persistant après floraison, présente 2, 4 ou 5 divisions. Le fruit est une capsule qui peut soit rester fermée, soit s’ouvrir en 2 ou 4 parties à maturité. Il est charnu extérieurement avec un noyau divisé en 4 loges. Les feuilles sont opposées ou verticillées et les fleurs sont de couleur bleu, lilas, rose ou blanchâtre.
Verbénacées et Lamiacées
Verbénacées et Lamiacées sont 2 familles très proches, et il n’est pas surprenant de voir des genres passer d’une famille à l’autre. Classiquement, les différences entre les 2 familles se résument comme suit :
Verbenaceae Lamiaceae
-Préfloraison quinconciale de – 2 pétales enveloppant les 3 autres
la corolle
-disque nectarifère non développé – disque nectarifère développé
-style terminal – style gynobasique
-placentation axile – placentation subassilaire
-fruit drupacé – tetrakène
Il faut toutefois se méfier de ces critères. Premièrement, comme on l’a vu, la nouvelle classification ne les admet plus comme critères valables de différentiation. De plus il existe de grandes variations par rapport à ces critères, qui font une identification certaine difficile. Ainsi, la Verveine officinale à une placentation subassilaire et un fruit tetrakène. Elle pourrait ainsi être facilement assimilée à une Lamiacée…
3. Principaux genres et espèces de Verbénacées utiles, aromatiques et médicinales
Le genre Aloysia Palau
Le genre Aloysia Palau comprend à peu près 30 espèces, leur distribution allant du sud des Etats-Unis au Nord de la Patagonie.
Aloysia triphylla (L’Hér.) Britt
Noms vernaculaires : Verveine odorante, Verveine citronnelle, Cédron (Mexique)
Quelques synonymes botaniques : Lippia triphylla (L’Her) Kuntze, Aloysia citriodora Ortega ex. Pers.,
La Verveine citronnelle, ou Verveine odorante est probablement la Verbénacée la plus connue du grand public. Appelée communément « Verveine », cette dénomination entretient une certaine confusion, pas seulement dans le grand public mais aussi chez certains herboristes, car la verveine odorante n’est pas une verveine au sens botanique du terme. Le genre Aloysia auquel elle appartient (elle est aussi parfois assimilée au genre Lippia) se distingue du genre Verbena par le fruit drupacé à 2 graines, et non à 4 akènes, et par le calice à 4 sépales au lieu de 5. Elle est donc souvent confondue avec la verveine officinale (Verbena officinalis L.), plante commune de nos régions, qui peut aussi être utilisée en herboristerie mais dont le goût peu attrayant ne fait pas une plante très populaire. Il n’est donc pas surprenant de trouver parfois dans les herboristeries la verveine odorante vendue sous le nom de Verbena officinalis.
La Verveine odorante est originaire d’Amérique du Sud (Chili, Argentine, Pérou). Elle y pousse en général à des altitudes élevées (2000m. et plus). On en trouve aussi en Bolivie, en Colombie, en Equateur et au Pérou et il semble qu’elle soit naturalisée dans plusieurs régions à climat méditerranéen et tropical comme la Chine, le Kenya, le Maroc, l’Espagne, l’Australie,…
La Verveine odorante aurait été introduite en Europe à la fin du XVIIIème siècle voire au début du XIXème par des explorateurs espagnols. Ses feuilles au parfum de citron persistant l’ont rendue célèbre pour la confection de pots-pourris, et surtout dans les domaines de la parfumerie, la liquoristerie et l’herboristerie. Son utilisation principale reste la consommation en tisanes, principalement le soir. La verveine odorante était cultivée en France et était résistante au froid jusque vers Lyon.
Morphologie
La Verveine odorante est un arbuste vivace qui peut atteindre 5m. dans son aire d’origine, mais qui ne dépasse généralement pas 2m. dans les régions tempérées. Les feuilles vert clair, allongées, sont verticillées, en général par 3, parfois par 4, à pétioles très courts. Elles contiennent, sur leur face inférieure des glandes huileuses (trichomes sécréteurs), dégageant une odeur citronnée, un peu piquante. Les inflorescences forment des épis lâches, à petites fleurs blanches ou purpurines formées d’une corolle à 5 lobes égaux. Les fruits sont drupacés, à 2 loges contenant chacune 1 graine.
Usages
Propriétés médicinales :
Composition chimique : Les feuilles fraiches ou séchées contiennent une huile essentielle jaune clair, riche en citral et en flavonoïdes.
Propriétés pharmacologiques : La Verveine odorante est principalement consommée en tisanes, à raison de 4 ou 5 feuilles par tasse. Cette infusion a des propriétés digestives, antispasmodiques, et légèrement stimulantes, mais c’est principalement comme boisson d’agrément qu’elle est consommée, en général le soir.
En herboristerie on prescrit la Verveine odorante en décoction, à raison de 5 à 10g de feuilles pendant 10 min. à l’eau bouillante, pour traiter les indigestions, les flatulences, les gastralgies, la dyspepsie, les névroses, les céphalées, les troubles mineurs du sommeil, les bourdonnements d’oreille, l’asthénie, les vomissements de sang, les attaques cardiaques et épileptiques et les acouphènes. Boire 3-4 tasses par jour pendant 3 semaines au maximum.
Contre-indications : l’usage abusif de la Verveine odorante en infusion pourrait provoquer des troubles gastriques chez certains sujets.
En aromathérapie, l’huile essentielle est utilisée pour traiter les troubles nerveux et digestifs, l’acné et les ulcères.
Autres usages :
Ornemental : la verveine odorante peut être utilisée comme plante de terrasse, en pot, et aussi comme haie de jardin dans les régions méditerranéennes.
Culinaire : On peut utiliser la verveine odorante pour la préparation de sorbets, crèmes, glaces et diverses pâtisseries. On peut aussi l’utiliser pour parfumer viandes et poissons. Elle est aussi utilisée en liquoristerie, par exemple dans la Verveine du Velay, emblème du patrimoine gastronomique de l’Auvergne.
Domestique : La verveine entre dans la confection de pots-pourris. Elle est utilisée traditionnellement au Chili comme anti-acarien et anti-puceron.
L’huile essentielle enfin était utilisée dans la parfumerie pour la confection d’Eaux de Cologne et de savons. Son prix élevé et des réactions photo sensibilisatrices sur la peau certaines personnes font qu’elle n’est aujourd’hui plus guère utilisée.
Culture : La verveine odorante a besoin d’un sol bien drainé de préférence clair et à pH neutre, d’un climat chaud et d’une position ensoleillée. Elle est rustique en Europe jusque vers Lyon et dans certaines zones tempérées par la mer plus au nord (en Grande-Bretagne notamment). La multiplication peut se faire par éclats des pieds en automne ou par marcottage. Le bouturage est plus délicat et doit se faire de préférence au printemps, lorsque la sève monte, ou en automne, lorsqu’elle descend. Il faut bien arroser la plante en été pour éviter la perte des feuilles.
Autres espèces intéressantes du genre :
Aloysia polystachia (Griseb.) Moldenke (= Lippia polystachia Griseb.)
Nom vernaculaire: Te del burro (Argentine), Menthe argentine
Description : arbuste ligneux, généralement très ramifié, à feuilles généralement opposées, parfois alternes.
Usages : La menthe argentine est une plante assez couramment utilisée en Argentine, où elle entre dans la composition de nombreux mélanges de plantes médicinales. Elle est notamment efficace en cas de toux chronique. C’est aussi une tisane d’agrément fort appréciable, au goût mentholé avec une pointe de pamplemousse!
Aloysia sonorensis Moldenke
Nom vernaculaire : mariola (Mayas)
Petit arbuste à feuilles grisâtres et aromatiques. Il semble qu’il soit endémique de la région de Sonora, au Mexique, abondant dans certaines régions mais généralement assez rare. Les indiens Mayas l’utilisent en cas de grippe, de fièvre ou de refroidissements.
Le genre Lippia L.
Le genre Lippia a été dédié à A. Lippi, botaniste-voyageur italien assassiné en Ethiopie. Il est caractérisé par un calice membraneux, à 2 angles longitudinaux en forme de carène, à 4 dents ou profondément divisé en 2. Le fruit se sépare à maturité en 2 parties, chacune contenant 1 graine. Les Lippias sont souvent des plantes aromatiques, couramment utilisées pour la médecine ou l’agrément dans les régions où elles poussent. Il existe plus de 200 espèces du genre Lippia
Lippia dulcis Trevir.
Synonymes botaniques : Phyla dulcis (Trevir.) Moldenke, Lippia mexicana G.L. Nesom
Noms vernaculaires : hierba dulce (Mexique), plante sucrée des Aztèques
Description :
La Lippia dulcis est un petit arbuste semi-rampant originaire du Mexique. Les feuilles, membraneuses, sont ovales à deltoïdes, rugueuses sur le dessus et pubescentes dessous. Les fleurs sont blanches, réunies en petits capitules. Les feuilles et les fleurs on une saveur sucrée et camphrée, un peu piquante, très prononcée.
Usages traditionnels :
L’utilisation de la plante remonte au moins à l’époque des aztèques. Au XVIème siècle déjà, l’espagnol Francisco Hernandez parle de sa saveur sucrée. Elle est surtout utilisée comme plante médicinale, pour soigner diverses toux et affections des bronches et comme emménagogue Curieusement et en dépit du nom de « hierba dulce » que lui donnent les indigènes, on ne trouve aucune mention D’un usage traditionnel culinaire ou aromatique.
Propriétés pharmacologiques :
On utilise la teinture concentrée de lippia dulcis pour soigner l’asthme et la bronchite chronique. C’est un sédatif des muqueuses post-nasales et des bronches, ce qui la rend efficiente pour calmer diverses sortes de toux.
Composition chimique :
Les principaux constituants de l’huile essentielle de lippia dulcis sont le camphre et la (+)-hernandulcine. L’hernandulcine est le constituant responsable de la saveur sucrée de la plante. Il semble qu’il existe 2 chémotypes différents de Lippia dulcis : le chémotype de Porto-Rico à forte teneur en hernandulcine et le chémotype mexicain à forte teneur en camphre. L’hernandulcine a un pouvoir sucrant entre 1000 et 1500 fois supérieur au sucrose, ce qui en fait un des édulcorants les plus puissants au monde. On a beaucoup discuté du potentiel de l’hernandulcine comme édulcorant industriel, mais un léger arrière goût et surtout l’instabilité chimique de la molécule compromettent fortement son développement. De plus, les plantes présentant de fortes teneurs en camphre se prêtent moins bien à l’extraction d’hernandulcine.
Culture et propagation:
La Lippia dulcis requiert des conditions de vie semblables à Aloysia triphylla (voir plus haut). La multiplication peut se faire par boutures ou par marcottage. Dans les 2 cas, la reprise semble excellente (presque 100%).
Lippia alba (Mill.) N.E. Br.
Synonymes botaniques: Lantana alba P. Mill., Lippia germinata Kunth, Phyla alba?
Noms vernaculaires : Prontoalivio (Colombie), Erva Cidreira (Brésil), Salvia Morada (Argentine), Valeriana (Mexique)
Description :
Lippia alba est un arbuste pouvant atteindre jusqu’à 2 mètres. Les feuilles sont membraneuses, pétiolées fortement odorantes, à la saveur piquante légèrement citronnée. Les fleurs blanches sont réunies en capitules axillaires. La plante est cultivée dans les régions chaudes d’Amérique du Sud, du Mexique au Paraguay, principalement au Brésil.
Usages traditionnels :
La Lippia alba est une plante médicinale utilisée principalement au brésil comme sédatif, antidépresseur et analgésique. Elle est utilisée par les indiens Mayas qui en font une décoction utilisée comme tonique contre les maux de tête, la tension et le stress.
Composition chimique et usages divers :
L’huile essentielle de Lippia alba est riche en carvone (30-35%) et en limonène (env. 25%).
On peut l’utiliser en aromathérapie comme stomachique, digestif, antispasmodique, antiasthmatique ou encore pour lutter contre les hémorroïdes. Par ailleurs, des recherches sont actuellement en cours pour exploiter l’huile essentielle de Lippia alba comme correcteur d’arôme dans l’industrie alimentaire, pharmaceutique ou encore cosmétique.
Culture et propagation :
La propagation de la Lippia alba se fait en général par boutures de tiges de 20-25 cm de long et 0,5 cm de diamètre. La reprise semble moins bonne qu’avec Lippia dulcis (- de 50%)
Lippia graveolens Kunth
Synonyme botanique: Lippia berlandieri Schauer
Noms vernaculaires: orégano (attention, il semble que le terme d’orégano s’applique à plusieurs espèces differentes du genre Lippia, dont: L. palmeri, L. origanoides, et L.graveolens), origan du Mexique, yerba dulce ( n.b.: selon les auteurs, au Mexique, le terme de Yerba dulce est appliqué ausi bien à Lippia dulcis qu’à L. graveolens ), red brush.
Description:
Arbuste pouvant atteindre jusqu’à 2 m. de hauteur, à feuilles oblongues ou elliptiques, larges de 2 à 4 cm., tomenteuses, à bords crénelés, fortement aromatiques (n.b.: graveolens signifie: à forte senteur). Inflorescences à 2-4 pédoncules, fleurs à corolle blanche. Fruits petits, contenus dans le calice. On trouve la plante dans le matorral désertique, épineux, xérophyle et subtropical. Elle pousse généralement entre 1700 et 2000 m. d’altitude.
Usages:
Comestible: les feuilles aromatiques s’utilisent couramment en cuisine
Médicinal: utilisée comme abortif et antispasmodique. C’est un bon expectorant pour les problêmes d’asthme. La Lippia graveolens contient du thymol, du carvacrol, de l’isocaryophyllène. La plante est reconnue comme un tonique, un stimulant et un expectorant.
Pesticide-insecticide: On utilise l’huile de L.graveolens comme insecticide, pour lutter notamment contre les acariens des cultures et les parasites des abeilles mellifères.
Lippia javanica (Burm.f.) Spreng
Noms vernaculaires: Fever tea, Lemon bush (anglais), Lemoenbossie (Afrikaans), umSwazi (Zulu), musukudu (Tswana).
Description:
Lippia javanica est un arbuste de plus de 2 mètres. Les feuilles, velues, sont fortement aromatiques, à l’arôme de citron. Les fleurs, blanches-jaunâtres sont réunies en petits capitules. La Lippia javanica est une plante originaire d’Afrique du Sud, où elle est assez répandue. Sa distribution s’étend vers le nord en Afrique tropicale.
Usages :
La Lippia javanica s’utilise en infusion pour soigner la toux, la fièvre et les refroidissements. A petites doses, l’infusion est prise comme boisson de santé. Les infusions plus fortes traitent les maux spécifiques
Principes actifs :
L.javanica contient une huile essentielle riche en monoterpénoides (myrcène, caryophyllène, linalool,…), la proportion des divers constituants peut fortement varier d’une plante à l’autre. Les recherches pharmacologiques ont montré que l’huile essentielle avait un effet antiseptique et décongestionnant. Concernant les maux de tête et la fièvre, des études plus approfondies doivent être menées.
Lippia multiflora Moldenke
Noms vernaculaires : Bahé (Poular-Guinée)
Description :
Plante vivace à tiges annuelles ou bisannuelles, pouvant atteindre 1 à 2m. Feuilles elliptiques finement dentées, souvent blanchâtres dessous. Feurs petites, blanches, en glomérules cylindriques, disposée en panicules corymbiformes. Fruit à chair jaune foncé, sucré. La plante pousse dans la zone soudanienne de la république du Tchad, mais aussi dans bien d’autres régions de l’Afrique tropicale humide.
Usages traditionnels :
Outre le fruit comestible, on utilise la plante pour ses propriétés médicinales. Au Tchad, le décocté de feuilles est bu contre le rhume ou pris en bain contre les courbatures. Les feuilles fraiches enfumées chassent les moustiques. Au Congo, on l’utilise comme thé conventionnel et au Ghana pour traiter l’hypertension artérielle.
Propriétés pharmacologiques :
Des études ont été menées et ont montré que la plante était un sédatif, un relaxant musculaire et un antalgique efficace.
Autres espèces intéressantes du genre
Lippia scaberrima Sond : Appelée beukessboss ou encore mosukujane, Lippia scaberrima est une plante originaire d’Afrique du Sud. C’est un arbuste aromatique dont l’odeur se situe entre la lavande et l’eucalyptus, odeur due au lippianol qu’elle contient. Lippia scaberrima est depuis longtemps utilisée par les Tswana du Bostwana comme substitut de thé aux propriétés calmantes et relaxantes, ainsi qu’au Malawi et au Zimbabwe pour soigner la toux, l’asthme, la fièvre et les maux de tête. Les feuilles sont conditionnées (industriellement) comme le thé et on en prépare une infusion dénuée de caféine, à la saveur agréablement mentholée.
Lippia palmeri S. Watson : Ce petit arbuste au feuillage dense et à petites fleurs blanches est récolté en grande quantité par les Mayas de San Antonio (Mexique) pour ses propriétés aromatiques. Les Mayas lui donnent le nom d’origan (orégano). Après broyage, les feuilles sont séchées une semaine au soleil.
Lippia turbinata Gris. : Ce petit arbuste originaire des Amériques est abondamment utilisé dans la médecine populaire argentine comme plante aromatique et médicinale. On lui donne le nom populaire de « Poleo » (attention : le terme « Poleo » désigne parfois d’autres plantes ayant des propriétés semblables). C’est une plante digestive, diurétique et emménagogue. Elle est reconnue comme une plante médicinale officielle de la Pharmacopée Nationale Argentine.
On peut encore citer…
- Lippia integrifolia (incayuyo)
- Lippia polystachia Griseb. (Voir Aloysia polystachia)
- Lippia micromera aussi appelée thym d’Espagne ou origan du Costa Rica
- Lippia nodiflora L. aussi appelée au Chili Yerba de la Santa Maria
- Lippia callicarpifolia L.
- Lippia pseudothea Schau.
Le genre Verbena
Caractéristiques botaniques du genre : tube du calice à 4-5 côtes longitudinales, corolle à 5 lobes un peu inégaux, 4 étamines renfermées dans le tube de la corolle. Fruit : capsule se séparant à maturité en 4 parties, contenant chacune 1 graine
Verbena officinalis L.
Noms vernaculaires : Verveine sauvage, Herbe de sang, Herbe du foie, Herbe aux sorciers, Herbe aux enchantements
Description :
Plante vivace de 35 à 80 cm., à fleurs lilacées-blanchâtres disposées en longs épis grêles, formant eux-mêmes une grappe terminale d’épis. Bractées plus courtes que les fleurs. Calice dressé, à 4 angles et 5 dents inégales. Tube de la corolle un peu courbé, dépassant le calice, à 5 lobes légèrement inégaux. Feuilles opposées, rudes, découpées vers le bas de la plante et crènelées vers le haut.
La Verveine officinale est une plante très répandue dans nos contrées. On la trouve dans les décombres, les endroits incultes, au bord des chemins,…On la trouve rarement au-delà de l’étage montagnard, sauf exceptionnellement dans les Alpes.
Composition et propriétés pharmacologiques :
La Verveine contient un glucoside, la verbénaline (C17H25O10) et elle est reconnue comme plante amère, astringente, fébrifuge, vulnéraire et résolutive. Les feuilles sont utilisées en cataplasmes contre les pleurodynies et les céphalalgies.
Histoire et symbolique :
Le terme de Verbenae désigne à l’origine les rameaux des plantes sacrées associées aux sacrifices chez les latins. Parmi ces plantes se trouvaient aussi l’olivier et le myrte. Il est donc difficile de dire si le terme de « Verveine » actuellement utilisé désigne bien la verveine de nos contrées. Quoi qu’il en soit, cette plante considérée aujourd’hui comme une vulgaire mauvaise herbe, était une des plantes les plus estimée des Anciens. Elle était portée en couronne par les ambassadeurs de paix, que l’on nommait « Verbeneri ». Le nom de « Verveine » proviendrait du celte « ferfaen », de fer (chasser ailleurs) et faen (pierre), en référence à son utilisation contre les calculs biliaires. Elle était aussi reconnue comme plante médicinale, notamment pour soigner les blessures provoquées par les armes en fer, d’où son nom allemand d’Eisenkraut.
La verveine est une plante magique, associée aux forces de la terre. Cela vient probablement du fait que, malgré son port frêle et modeste, la verveine est une plante solidement ancrée dans le sol et que l’on n’arrache pas facilement. Dirigée vers les profondeurs de la terre par la force de ses racines, arracher une verveine n’était pas un acte gratuit à une époque où la croyance dans la théorie des signatures était encore forte, et il était accompagné de nombreuses prescriptions. Cette plante d’un monde « inverse » devait être approchée de préférence à reculons ; il fallait tracer un cercle autour de la plante avant de l’arracher, il fallait la bénir 7 fois avant de pouvoir l’utiliser…
Dans les mondes celtes et latins, la verveine était une plante associée à maintes superstitions, faculté qu’elle réussit à maintenir longtemps encore pendant l’ère chrétienne. On la prescrit presque toujours en réponse à des maux surnaturels : écarter le mauvais œil, éloigner la foudre, préserver de la fatigue,… elle est en outre une herbe de divination de premier plan.
Mais s’il est un domaine de prédilection pour la verveine, c’est bien celui des jeux de l’amour. La verveine est une plante associée à Venus-Aphrodite, déesse de l’amour, et elle est indispensable à la préparation des philtres d’amour. Attention ! Pour garantir leur efficacité, il faut prendre garde de respecter les rituels d’arrachage et les formules incantatoires à la lettre.
Verbena hastata L.
Noms populaires : Verveine hastée, Simpler’s Joy, Wild hyssop
Description :
Plante vivace pouvant atteindre 1,5 m. à branches quadrangulaires. Les feuilles sont opposées, pétiolées, lancéolées et rugueuses et embrassantes. Les fleurs, bleues-violacées, sessiles, sont disposées sur des épis paniculés terminaux ou axillaires.
La verveine hastée est originaire d’Amérique du Nord où elle pousse au bord des routes où dans les prés gras.
Usages :
La verveine hastée est principalement utilisée comme plante décorative (il existe un cultivar à fleurs roses) et pour ses propriétés médicinales. C’est principalement la racine qui est utilisée, mais aussi les feuilles. On utilise la teinture contre les irritations gastriques et elle est en général prescrite contre les refroidissements et aux convalescents. On peut aussi en faire une poudre à sniffer contre les saignements de nez.
Propriétés pharmacologiques :
La verveine hastée est un remède tonique, émétique, expectorant, sudorifique, vermifuge et vulnéraire. En outre, des recherches sont en cours concernant son utilisation pour traiter l’épilepsie.
Verbena urticifolia L.
Noms populaires : Verveine blanche, Verveine à feuilles d’ortie
Description : plante vivace atteignant 25 cm
Usages : mélangée à de l’écorce de chêne et bouillie dans du lait et de l’eau, la verveine blanche serait efficace contre l’Herbe à puces (Rhus radicans). L’infusion serait aussi un remède à l’intoxication par Rhus toxicodendron L.
Quelques autres espèces du genre :
- V. bonariensis L.
- V. bracteata Lag. & Rodr.
- V. carolina L.
- V. rigida Spreng.
- V. stricta Vent.
- V. tenera Spreng
La plupart de ces plantes sont utilisées comme plantes ornementales.
Le genre Vitex
Le genre Vitex contient plus de 480 espèces réparties en Asie, Amérique, Europe et Afrique.
Vitex agnus-castus L. : Noms vernaculaires : Gattilier, Gattelier, Herbe au poivre, Petit poivre, Agneau-chaste.
Description :
Arbuste de 1 à 2 m.. Feuilles opposées, à pétiole allongé, composées de 5 à 7 folioles unies en 1 point. Elles sont glabres et vertes dessus, cotonneuses et blanchâtres dessous. Fleurs disposées en petites grappes courtes, opposées formant une inflorescence allongée. Les fleurs sont bleuâtres, violacées ou blanchâtres à calice couvert de poils cotonneux et blanchâtres, à 5 dents ; corolle à 5 lobes inégaux, l’inférieur beaucoup plus grand que les autres. Fruit noir-rougeâtre, globuleux, de 3-4 mm. de diamètre, renfermant 4 graines. La plante entière dégage une odeur semblable au poivre.
Le Gattilier se rencontre dans les endroits humides, au bord des cours d’eau ou dans les régions maritimes, essentiellement dans la zone méditerranéenne. On le trouve aussi au nord de l’Afrique et en Asie centrale et du sud-ouest.
Usages populaires :
Les rameaux servaient à faire des paniers ou à entourer les jarres. Les fruits peuvent être utilisés comme du poivre en assaisonnement. C’est aussi une plante ornementale.
Le nom d’agneau-chaste provient du fait que la plante était utilisée par les moines comme anaphrodisiaque, afin de réfréner leurs ardeurs sexuelles. Il semble que la plante était déjà utilisée pendant les fêtes athéniennes dédiées à la déesse Déméter. Les femmes y dormaient sur des couronnes de Vitex pour refréner leurs ardeurs sexuelles. Il semble pourtant que le Vitex soit généralement destiné aux hommes, mais son usage reste ambigu. Ainsi, au Maroc, il est tantôt vendu comme anaphrodisiaque, tantôt comme aphrodisiaque, et il y porte le nom de « graine de la perte ».
Composition et propriétés pharmacologiques :
Les feuilles de Gattilier contiennent une huile essentielle composée de cinéol et un sesquiterpène de l’acide palmitique. Le fruit contient une autre huile essentielle qui serait soporifique, voire stupéfiante à hautes doses, et un alcaloïde, la viticine. Le fruit et les sommités auraient une action antioestrogène, ce qui pourrait expliquer l’effet anaphrodisiaque, du moins chez les femmes.
Autres espèces intéressantes du genre :
Vitex negundo L. : Aussi appelé indrasura (boisson enivrante d’Indra). Contient des flavonoïdes à effet anti androgène et une huile essentielle. Médecine ayurvédique : contre la fièvre et les rhumatismes
Vitex mollis Kunth. : Arbuste utilisé par les indiens Mayas comme plante décorative mais aussi pour ses fruits. Les feuilles prises en décoction, aideraient à remédier aux « douleurs du travail ».
Vitex pubescens Vahl : Encens inébriant : graines de datura+vitex pubescens.
Vitex trifolia L. : utilisé comme épice, contre la fièvre et comme emménagogue.
Vitex cannabifolia Sieb. & Zucc
Vitex incisa Lam.,
Vitex rotundifolia L.
Vitex pyramidata Rob.
4. Autres genres et espèces intéressants de la famille des Verbénacées
Avicennia sp. : Le genre Avicennia contient plusieurs espèces d’arbres de mangroves dans les régions tropicales et subtropicales. La racine de Avicennia officinalis L. est utilisée au en Inde comme aphrodisiaque. Le fruit peut être préparé en cataplasme. Avicennia africana P. Beauv., ou palétuvier blanc, pousse, comme son nom l’indique, en Afrique et en particulier au Gabon où l’écorce est broyée pour préparer une pommade à base d’huile de palme utilisée contre la galle, les poux et les chiques. Elle sert aussi à tanner. Les graines servent aussi d’aliment de famine mais demandent une longue préparation pour être consommées sans danger.
Lantana sp. : Le genre Lantana contient environ 80 espèces réparties principalement en Amérique tropicale et subtropicale, mais aussi en Asie et en Afrique. Généralement arbustes, parfois arbrisseaux, à feuilles opposées ou verticillées par 3. Inflorescences en épis cylindriques ou capituliformes. L’espèce la plus connue du genre est Lantana camara L.. Ce buisson largement répandu dans les régions tropicales et subtropicales d’Afrique et d’Amérique est souvent prisé des horticulteurs pour ses fleurs en forme de capitules jaunes et oranges. L’espèce est aussi utilisée dans plusieurs médecines traditionnelles. Les Mayas font bouillir la racine et boivent la décoction pour soigner les problèmes de reins. Le thé fait avec les branches est bu en cas de piqures de scorpions. La plante est diaphorétique et stimulante.
Une autre espèce, Lantana pseudo-thea Schauer est utilisée au Brésil comme substitut de thé. Le fruit est en outre comestible. Il existe en outre plusieurs autres espèces de Lantana (L. nivea, L. mixta,…) utilisées comme plantes ornementales pour la diversité de couleur de leurs fleurs.
Tectona grandis L. : Tectona grandis est un grand arbre originaire des Indes et du Siam. Son bois dur est imputrescible l’a rendu célèbre dans le monde entier, et il est communément appelé teck. Sa dureté et sa durabilité en ont fait un bois de premier choix pour la construction de bateaux. C’est aussi le bois le plus prisé pour confectionner des meubles de jardin et son exploitation intensive dans les zones tropicales et équatoriales a été fortement médiatisée. Aujourd’hui beaucoup de teck provient d’arbres de plantation. Outre le bois, les feuilles, au goût amer, acidulé et astringent, sont utilisées contre le choléra. Les fleurs aussi sont réputées pour avoir des propriétés diurétiques.
N.b. : le teck africain provient d’un autre arbre de la famille des euphorbiacées : Oldfieldia africana.
Stachytarpheta jamaicanensis Vahl. : Originaire des Indes et d’Amérique du Sud, la plante est utilisée comme tonique et diaphorétique. Le jus est purgatif, les feuilles sont utilisées en cas de fièvre et la racine est emménagogue. En usage externe, elle s’utilise comme l’Arnica. On peut aussi en faire un substitut de thé.
Nashia inaguensis Millsp : Arbuste pouvant atteindre 2 m. de haut, passablement ramifié, originaire de l’est des caraïbes, et en particulier de l’île d’Inagua, dans les Bahamas, se laquelle vient son nom. Cette plante est aussi appelée « Moujean tea » et on la trouve parfois chez les spécialistes en plantes aromatiques. Quelques rameaux en décoction dans de l’eau bouillante et on obtient une boisson au goût délicieusement raffiné.
Phyla sp.
Le genre Phyla Lour. (en anglais : fogfruit) est souvent apparié au genre Lippia L.. Ils sont même généralement considérés comme des synonymes. Le genre Phyla contient officiellement 11 espèces réparties dans les régions tropicales et subtropicales. On peut citer parmi celles-ci : Phyla canescens (Kunth) Greene, Phyla cuneifolia (Torr.) Greene, Phyla dulcis (Trevir.) Moldenke (=Lippia dulcis Trevir.), Phyla lanceolata (Michx.) Greene, Phyla nodiflora (L.) Greene, Phyla alba,…
Clé des espèces
1. Vitex L.
Vitex agnus-castus L. (sud de l’Europe)
2. Lantana L.
Lantana camara L. (pl. tropicale et subtropicale, naturalisée aux Açores, parfois en méditerranée)
3. Verbena L.
- Flles dentelées ou en dent de scie, sessiles, embrassant la tige ; épis très denses.
- Bractées nettement plus longues que le calice ; épis en panicule lâche
rigida
- Orig. : Argentine et Brésil. Naturalisée aux Açores
- Bractées égales ou inférieures au calice ; épis denses et sessiles
bonariensis
- Orig. : Argentine, Brésil. Naturalisée à l’ouest de l’Europe
- Au moins les flles inférieures profondément incisées, 1-2 pennatiséquées, pétiolées ; épis longs et fins se relâchant
- Tige rugueuse sur les angles, normalement dréssée ; épis 10-25 cm.
officinalis
Pl. cosmopolite
Tige garnie de poils ou soies longs et raides, rampante ; épis jusqu’à 8cm supina
Sud de l’Europe, sud de la Hongrie
4. Lippia
- 1 arbuste de 3-6 m. ; inflorescence en panicule ou en épis long et fin
triphylla
- localement naturalisée dans la région méditerranéenne
- plante herbacée de 15-30 cm., parfois ligneuse à la base ; inflorescence en épi court et solide
- fleurs blanches ; calice lobé jusqu’à la base ou presque
nodiflora
- zones grasses et mouillées, au bord de la mer
- 2 Fleurs lilas ; calice lobé pas plus loin que la moitié
canescens
- parfois naturalisée au sud-ouest de l’Europe
Eléments de bibliographie
BELLAKHDAR J.
1997.-La Pharmacopée marocaine traditionnelle.-764 p.-Ibis Press
BONNEVAL (de) Patrice
1999.- L’Herboristerie.-416p.-Editions DésIris
BONNIER, Gaston
1934.-Flore complète de France Suisse et Belgique illustrée en couleurs, tome 9.- Paris
BRUNETON Jean
1993.-Pharmacognosie : phytochimie, plantes médicinales.-916 p.-Editions Lavoisier Tech. & Doc.
DRAGENDORF Georg
1898.-Die Heilpflanzen der verschiedenen Völker und zeiten, 884 p. – Stuttgart, Verlag von Ferdinand Enke
Flora Europaea Cambridge University Press 1964
HUBERT G.
1921.- Des Verbénacées utilisées en matière médicale.-128 p. – Mayenne : Imp. Lechevrel
LIEUTAGHI Pierre
1998.-La plante compagne. Pratique et imaginaire de la flore sauvage en Europe occidentale.-299p.-Arles.-Actes Sud
VAN WYK Ben Erik ,VAN OUDTSHOORN Bosch, GERICKE Nigel
1997.-Medicinal plants of South Africa.-304 p. –Briza Publications
YETMAN David, VAN DEVENDER Thomas R.
2002.- Mayo Ethnobotany. Land, History, and Traditional Knowledge in Northwest Mexico. 359 p.-Berkeley: University of California Press
Internet :
Le site du department federal de l’agriculture américain. Base de données sur les plantes sauvages :
http://plants.usda.gov/index.html
Caractéristiques morphologiques des Verbénacées et d’autres familles de plantes :
L. Watson and M.J. Dallwitz (1992 onwards). The families of flowering plants: descriptions, illustrations, identification, a http://plants.usda.gov/index.htmlnd information retrieval
Rapport de stage au Jardin des senteurs dans le cadre du bachelor of sciences en ethnobiologie
J’ai effectué un stage de 9 semaines au Jardin des Senteurs, entreprise spécialisée dans la production de plantes aromatiques et médicinales, à Neuchâtel, et ce sous la direction de Philippe Détraz, horticulteur à Neuchâtel. Ce stage entrait dans le cadre de ma formation en ethnobiologie à l’Université de Neuchâtel. D’une valeur de 12 crédits ects, l’accomplissement de ce stage me permet de terminer mon premier cycle de formation (bachelor). J’ai effectué mon stage du 17 juillet au 15 septembre 2006.
Mon temps de stage au Jardin des Senteurs a été divisé en deux parties. Une première partie de mon travail constituait en une contribution aux travaux du jardin. Le but était ici d’acquérir une expérience pratique du métier d’horticulteur, se rendre compte des tâches, de la gestion ainsi que du soin à apporter aux plantes. Il s’agissait aussi de se familiariser avec les plantes utilisées en horticulture, en comparaison avec les connaissances botaniques acquises lors de ma formation. Le Jardin des Senteurs étant un établissement spécialisé dans les plantes aromatiques et utiles, il se prêtait particulièrement bien à l’accomplissement d’un stage dans le domaine de l’ethnobiologie.
La deuxième et principale partie de mon travail de stage a constitué à effectuer un travail de recherche sur un groupe de plantes, en l’occurrence les Verbénacées. Le choix de ce sujet a été établi d’un commun accord entre M. Détraz et moi-même. En effet, il se trouve que la famille des Verbénacées est fort riche en espèces aromatiques et utiles. Or M. Détraz m’a confié la difficulté qu’il avait eu à obtenir des informations détaillées au sujet de certaines plantes de cette famille, dont il possède quelques exemplaires. Nous avons donc décidé que mon travail constituerait à rechercher des informations concernant les plantes qu’il possédait déjà, mais aussi de mettre en évidence d’autres plantes intéressantes de cette famille, qui nous avaient jusqu’à lors échappées et, si possible, de chercher à se les procurer. Le but final était de constituer un dossier, sous forme d’exposé et de fiches, qui pourrait être consulté (sur internet par exemple) par les clients du Jardin des Senteurs, désireux d’en savoir plus sur les plantes qui leurs sont proposées. Le but de mon travail n’était donc pas de fournir une liste exhaustive de toutes les Verbénacées utiles ou autre, ni de faire faire des descriptions botaniques de pointe, mais plutôt de présenter les traits généraux d’une famille de plantes ainsi qu’un certain nombre de ses membres caractéristiques, le tout dans un souci d’accessibilité au grand public. J’ai donc évité le plus possible de fournir des listes ou des détails trop techniques. Il fallait néanmoins clarifier quelques données (botaniques en particulier). Il règne en effet un certain flou concernant la dénomination de plusieurs espèces et leur classification.
Frédéric Sanchez
Ethnobiologie 3ème, septembre 2006, Pour l’Université de Neuchâtel